Cette Étude de nu, exécutée par Toshio Nakanishi dans l’entre-deux-guerres, témoigne avec force de l’ambition d’une génération d’artistes japonais qui choisirent de confronter leur formation académique nationale aux grands courants européens. Élève de l’Académie des Beaux-Arts de Tokyo, puis voyageur en Europe entre 1928 et 1931, Nakanishi fréquenta Paris, Berlin et Rome, lieux où se déployaient l’héritage impressionniste, le fauvisme, le cubisme ou encore la Nouvelle Objectivité. Dans ce contexte, le nu féminin devient pour lui un champ d’expérimentation universel : sujet central des académies occidentales, mais encore inédit dans la tradition japonaise, il incarne l’ouverture d’un pays à la modernité internationale
L’œuvre frappe par sa sobriété formelle : le corps se déploie sans décor, modelé par une lumière mesurée, animé de tonalités subtiles qui révèlent l’influence des avant-gardes françaises tout en restant fidèle à la rigueur académique. Plus retenue que les audaces de Foujita, moins décorative que les inventions de Seiji Togo, cette toile occupe une position singulière, entre tradition et modernité.
Rare et précieuse, cette Étude de nu constitue un témoignage unique : elle condense l’histoire d’une génération d’artistes japonais cosmopolites, pour lesquels le voyage, l’échange et le dialogue esthétique furent les vecteurs d’une modernité partagée.
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