Miniature de portrait d'un gentilhomme, peut-être Henri II, duc de Guise (1614-1664)

6,9 x 0 cm (2 ³/₄ x 0 pouces)

Huile sur cuivre

Cadre en métal doré orné d'un nœud papillon

L'identification du modèle de ce portrait comme étant Henri II de Lorraine, 5e duc de Guise, repose sur la ressemblance de son visage avec celui du même homme peint par Van Dyck en 1634 et conservé à la National Gallery of Art de Washington[1]. Les deux hommes arborent la même coiffure, avec une mèche d'amour tombant sur leur épaule gauche et ornée d'un nœud papillon. Cette coiffure était en vogue au début du XVIIe siècle et était l'une des préférées de Charles Ier d'Angleterre. Ils portent également le même col montant, un large col généralement en lin bordé de dentelle.

Henri devint duc de Guise en 1640, à la suite du décès de son frère François (1639) et de son père (1640). Auparavant, il avait été archevêque de Reims dès l'âge de quinze ans. En signe d'opposition aux Français, il combattit aux côtés du Saint-Empire romain germanique lors de la bataille de La Marfée en 1641. Louis XIII le condamna alors à mort et il s'enfuit en Flandre.

Le duc trouva rapidement une autre cause à rejoindre et participa à la révolte de Masaniello en 1647. Ce soulèvement, qui eut lieu à Naples, visait à mettre fin à la domination des Habsbourg espagnols. Grâce à une ancienne revendication familiale sur Naples, il profita du succès de la révolte et devint chef de la République royale. Ce poste ne dura cependant qu'un an, puisqu'il fut capturé en 1648. Après une seconde tentative de prise de Naples, le duc retourna en France et devint grand chambellan de Louis XIV.

On sait que le duc avait pour devise : « Il n'y a que deux choses dans la vie : la guerre et les femmes, ou les femmes et la guerre ; l'ordre importe peu, pourvu que les deux soient présentes. » L’élément « guerre » est clairement expliqué par les actions décrites ci-dessus, et la présence des femmes s’explique par son iconographie. Des ornements extravagants tels qu’une bande de manteau et un nœud brillant dans les cheveux visaient peut-être à refléter et à témoigner de la manière dont le duc se comportait, tant sur le champ de bataille qu’en dehors.

[1] Accession 1947.14.1.