Le sujet est Frances, Lady Berkeley de Stratton, fille de Sir John Temple (1632-1705) et de Jane Yarner (décédée en 1708). Son père était un influent avocat, homme politique et procureur général d'Irlande. Née vers 1673, Lady Temple devint Lady Berkeley de Stratton après son mariage avec William Berkeley, 4e baron Berkeley de Stratton. Il était le frère et l'héritier de John Berkeley, 3e baron Berkeley de Stratton (premier mari de sa sœur, Jane Temple).
Le couple eut quatre filles et trois fils, dont Frances, qui épousa William Byron. Lady Frances était l'arrière-arrière-grand-mère du poète Lord Byron et comptait parmi ses descendants l'homme d'État Henry John Temple, 3e vicomte Palmerston.
Lady Berkeley mourut de complications liées à un accouchement en juillet 1707 et fut inhumée à l'église Sainte-Marie de Twickenham, à Londres. Lord Berkeley resta veuf jusqu'à sa mort à Bruton, dans le Somerset, en mars 1741. Son fils aîné, John, lui succéda.
Le brio pictural de l'artiste est évident, notamment dans les reflets vifs de la robe et les tissus blancs et transparents, peints avec une certaine spontanéité et assurance.
Dahl est connu pour avoir peint ce modèle au moins deux fois, car un autre portrait (avec inscription) du modèle se trouvait dans la collection du 1er vicomte Palmerston (Henry Temple, vers 1673-1757) à East Sheen, dans le Surrey. Ce portrait était connu grâce à une photographie prise en 1959 (voir photo) alors qu'il se trouvait dans la collection de Lady Louise Mountbatten, descendante du vicomte Palmerston à Broadland. Broadlands fut le lieu de lune de miel de la reine Élisabeth II et du prince Philip, puis du prince Charles et de Diana, princesse de Galles.
Cette œuvre d'une grande finesse est un bel exemple du portrait aristocratique en Angleterre et est présentée dans un beau cadre ancien sculpté et doré.
Michael Dahl (1659-1743), né à Stockholm, était un peintre au talent exceptionnel. Il étudia auprès de David Ehrenstrahl, le plus grand portraitiste suédois de son époque, avant d'entreprendre un voyage en Europe en 1682, qui le conduisit à Londres, Paris et Rome. Il visita d'abord Londres et aurait séjourné dans l'atelier de Kneller, ce qui influença son œuvre. Les portraits féminins de Dahl se distinguent nettement par un meilleur dessin des têtes et un portrait plus élégant et direct, sans l'utilisation excessive d'accessoires et autres éléments perturbateurs, souvent observés chez Sir Godfrey Kneller. En 1698, Dahl se vit offrir le poste de peintre à la cour du roi de Suède, Charles XII, mais préféra rester et s'installer définitivement à Londres. Nombre de ses compatriotes considéraient l'Angleterre comme un pays relativement stable et prospère comparé à de nombreux pays européens, et plus accueillant que la France, par exemple, envers la foi luthérienne alors répandue en Suède. Il y fonda un atelier indépendant et, en 1700, devint le peintre le plus célèbre d'Angleterre, juste derrière Godfrey Kneller. Ses origines scandinaves lui assurèrent le mécénat du prince Georges de Danemark, de la reine Anne et de membres de la cour d'Angleterre. Il travailla pour le duc de Somerset et peignit les « Beautés » de Petworth à la fin des années 1690. En 1712, il demandait 50 £ pour un portrait en pied. Il mourut à Londres en 1743, laissant deux filles (son fils unique, également peintre, était décédé environ trois ans plus tôt).
Provenance : Collection du capitaine Oswald Leopold Paget (1898-1955), Londres, vers 1951. Le capitaine Paget était le fils de Mlle Ina Fitzgerald (petite-fille du 4e duc de Leinster) et un descendant de Sir William Paget, nommé Lord Paget de Beaudesert en 1549.
Dimensions : Hauteur : 93 cm, largeur : 79 cm (encadré) (Hauteur : 93,5 cm, largeur : 79 cm (encadré)).