Pendule directoire « À L’Amérique » de Deverberie

Pendule directoire « À L’Amérique », en bronze doré et bronze patiné.
Le cadran en émail signé  » In Fct Deverberie Cgnie – Rue des Fossés du Temple N47  » indique les heures en chiffres romain et les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes par deux aiguilles en bronze repercé et doré .
Le mouvement huit jours, à échappement à ancre et suspension à fil de soie, sonne les heures et demies sur un timbre, avec roue de compte extérieur.
De Jean-Simon Deverberie, la boîte est surmontée d’une chasseresse habillée d’un pagne. Elle tient un arc dans sa main droite et porte un carquois dans son dos ; un alligator se tient à ses pieds. La plinthe, aux côtés concaves, est ornée de guirlandes et de serpents, ainsi que d’une bordure en perles dorées. Le tout repose sur des pieds toupie en bronze doré.

L’Indienne d’Amérique signée Jean-Simon Deverberie Paris, époque Directoire, vers 1796 (c) galerie Marianne Paris, Proantic

Les pendules « Au Bon Sauvage » signées Deverberie In Fecit sont très rares.
Le thème du «bon sauvage» inspire plusieurs autres pendules. «La Négresse», la première pendule créée par Deverberie sur ce thème, avec un mouvement de Furet et Godon, est présentée à Marie-Antoinette en 1784.
La pendule présente, qui date de 1799 environ, fait pendant à celle dite « à l’Afrique» ; le modèle reste très à la mode jusqu’en 1815 environ.

Le sujet témoigne de l’engouement pour l’exotisme de la fin du XVIIème et le début du XIXème siècle. Inspiré par l’idée du « bon sauvage » exprimée par Rousseau et d’autres écrivains, il est également nourri par des événements contemporains, comme l’arrivée à Tahiti de l’explorateur français Bougainville en 1767, suivi du capitaine Cook en 1769.La vie apparemment paisible et harmonieuse des îles du Pacifique contraste avec les injustices de la société européenne, telles qu’on les perçoit.


Le thème du bon sauvage inspire plusieurs grandes œuvres littéraires de l’époque, y compris Robinson Crusoe de Daniel Defoe (1719), Gulliver’s Travels de Jonathan Swift (1724), Paul et Virginie (1787) de Bernardin de Saint-Pierre et Atala (1801) de Chateaubriand.

Jean-Simon Deverberie (1764-1824) figure parmi les plus importants bronziers parisiens de la fin du XVIIIe siècle et des deux premières décennies du siècle suivant.
Marié avec Marie-Louise Veron, il semble qu’il se soit quasi exclusivement spécialisé dans la création de pendules, de flambeaux et de candélabres ornés de figures exotiques, particulièrement de personnages africains ;
il déposa de nombreux modèles de pendules dites « au nègre », notamment les modèles dits « l’Afrique », « l’Amérique » et « Indien et Indienne enlacés » (les dessins sont conservés au Cabinet des estampes à la Bibliothèque nationale à Paris).
Il installa son atelier successivement rue Barbette en 1800, rue du Temple en 1804, enfin rue des Fossés du Temple entre 1812 et 1820.
Sur les modèles déposés il est repris :
Inventé par De Verberie et Compagnie
Tout se fait dans leur Manufacture, le bronze, la Dorure et l’Horlogerie
Rue des fossés du Temple n° 47 à Paris

Vous aimez aussi