Paire de flambeaux dit « aux Magots » 

Paire de flambeaux dits « aux magots » représentant des personnages chinois et fleurs de porcelaine, travail parisien d’époque Louis XV.

Ce couple de chinois en bronze doré est assis dans une position accueillante, chacun sur son rocher de marbre rouge royal du Languedoc, les bras ouverts et les jambes croisées.
Ils sont vêtus d’habits traditionnels chinois du XVIIIe siècle.

Paire de flambeaux dit « aux Magots ».
(c) Galerie Gilles Linossier, Proantic

Ce style de « chinoiserie » était très en vogue au XVIIIe siècle notamment sous Louis XV. François Boucher (1703-17770) fut particulièrement influencé par le goût de l’art chinois et intégra beaucoup d’éléments asiatiques dans ses motifs. Il prit part à la réalisation de nombreux dessins au profil de la manufacture de Beauvais pour la création d’une tenture chinoise en 1745. Il figura des personnages asiatiques très souriants, aux lobes d’oreilles allongés tel Bouddha, aux toges imitant la mode asiatique, aux crânes rasés et moustaches pour les hommes, mais aux coiffes et aux bijoux européens pour les femmes.

Paire de flambeaux dit « aux Magots ».
(c) Galerie Gilles Linossier, Proantic

Ce style de réinterprétation de la vie asiatique, bien que très fantaisiste, cherchait à capturer une vision idéalisée de la culture chinoise, sans s’attarder sur une précision ethnographique, ce qui plaisait tout particulièrement à la cour royale française.
François Boucher a eu beaucoup de succès avec cette réinterprétation asiatique et ses dessins furent largement diffusés par les gravures de Gabriel Huguier, modèle qui fut repris par les bronziers du XVIIIe siècle.

Notre couple est un modèle que l’on peut retrouver avec certaines variantes. Il se démarque cependant par sa qualité de ciselure et l’emploi de porcelaine.

Les personnages en bronze doré du XVIIIe siècle sont montés au XIXe siècle sur une belle base en marbre rouge royal du Languedoc sculptées afin d’imiter la roche.

Paire de flambeaux dit « aux Magots ».
(c) Galerie Gilles Linossier, Proantic

Cette paire de bougeoirs est un exemple précieux du dialogue artistique entre l’Orient et l’Occident au XVIIIe siècle. Elle témoigne du goût pour la chinoiserie et l’art de la porcelaine, ainsi que de la capacité des artisans européens à interpréter et intégrer des éléments esthétiques étrangers dans un style proprement occidental.

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