Le cabinet chinois de l’hôtel du duc de Richelieu

Décuplée au début du XVIIIe siècle, la vogue des produits exotiques extrême-orientaux avait incité la mise en œuvre rapide d’œuvres de substitution. Pour orner les boiseries ainsi que le mobilier, des peintres mirent au point des procédés d’imitation de ces décors laqués que l’on baptisa communément « vernis Martin », du nom d’une famille, les Martin, qui s’en était fait une spécialité.

© Musée Carnavalet, Paris

En ces premières décennies du XVIIIe siècle où se multipliaient les pièces d’atmosphère orientale fantaisiste, le « cabinet de Chine » (années 1720) de la duchesse du Maine dans son château (détruit) de Sceaux acquit la célébrité, de même que celui de son hôtel parisien (détruit) rue de Lille.

Le remarquable cabinet chinois (vers 1730) de l’hôtel du duc de Richelieu place des Vosges fut plus chanceux puisque quatre grands panneaux peints et deux dessus-de-porte  furent acquis, en 1868, pour le futur musée Carnavalet.

© Musée Carnavalet, Paris

Cet Orient transparaît dans ce qui est sans doute l’œuvre de chinoiserie la plus élaborée des décors français : le cabinet de la Chine de l’hôtel de Richelieu.

Ce décor est l’œuvre de plusieurs artistes et artisans : Menuiserie : Julien-Gabriel Maillard ou Pierre Gayé. Sculpture : François Roumier ou Louis Régnier. Laque : Gilles Hécquan , Guillaume Martin ou Justin Moyrin. Paris, 1731.

© Musée Carnavalet, Paris

Le duc de Richelieu, qui cesse d’y résider se départit de son hôtel en 1756. Les glaces, boiseries et tableaux, cédés à part, sont vendus. L’état des décorations établi alors, ainsi qu’un état des lieux dressé en 1772 permettent de connaître minutieusement le décor du grand cabinet de la Chine.

© Musée Carnavalet, Paris

Il est composé de sept trumeaux de glace en deux parties, la partie supérieure étant cintrée, surmontés de bas-reliefs à sujet chinois vernis en couleurs et dorés, et de douze parcloses ou pilastres sculptés et dorés dans lesquels sont incrustés, en haut, en bas et au centre, des médaillons sculptés de scènes chinoises et vernis, séparant les quatre grands panneaux et les glaces. De ce décor démembré, dix-neuf éléments sont perdus.

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Musée Carnavalet

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