Le nouvel écrin des objets d’art XVIIIe du Louvre

Au premier étage de l’aile nord et dans une partie de l’aile ouest de la cour Carrée, un chantier  l’exception vient de s’achever : celui de la rénovation complète des salles consacrées aux objets d’art. La rénovation des salles XVIIIème qui a duré 9 années et a mobilisé les ateliers du Louvre et les meilleurs artisans d’art.

Les trésors à découvrir au fil des 33 salles sont nombreux. Ils illustrent l’excellence du savoir-faire français au XVIIIe siècle, ils témoignent  de la production des grandes manufactures, de l’artisanat et du commerce d’art, principalement français, du règne de Louis XIV à la Révolution. C’est un voyage à travers l’évolution du goût, depuis le début du règne  de Louis XIV en 1660 jusqu’à la Révolution française de 1789.

Salle dite de l'hôtel Le Bas de Montargis © 2014 Musée du Louvre, dist.RMN - GP / Olivier Ouadah
Salle dite de l’hôtel Le Bas de Montargis © 2014 Musée du Louvre, dist.RMN – GP / Olivier Ouadah

La collection des Objets d’art du XVIIIe siècle du Louvre – meubles et bronzes d’ameublement, de marbres, tapis et tapisseries, chefs-d’œuvre de l’orfèvrerie et de la porcelaine européennes– constitue l’un des ensembles les plus riches et les plus complets jamais réunis dans une collection publique. Ces collections  principalement d’origine royale et princière possèdent un caractère remarquable.

Le nouveau parcours, présentant plus de deux mille objets, a vocation à éclairer aussi  bien l’histoire des techniques que celle des styles, à présenter les grandes résidences et les principales personnalités du temps : artisans, artistes ou commanditaires.

Bibliothèque de l’hôtel de Villemaré-Dangé à Paris, vers 1750, avec la pendule astronomique de Germain dite de la «?Création du monde?» déposée par Versailles. 2014 Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Olivier Ouadah
Bibliothèque de l’hôtel de Villemaré-Dangé à Paris, vers 1750, avec la pendule astronomique de Germain dite de la «?Création du monde?» déposée par Versailles.
2014 Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Olivier Ouadah

Le circuit est divisé en trois grandes séquences chronologiques et stylistiques :

  • 1660-1725 : règne personnel de Louis XIV et la Régence
  • 1725-1755 : épanouissement du style rocaille
  • 1755-1790: retour au classicisme et règne de Louis XVI.

Une attention particulière a été portée à l’aménagement de period rooms ou dans des vitrines. Ce principe muséographique, adopté dès le XIXe siècle par certains musées historiques, permet de restituer un décor dans son ensemble pour illustrer une période des arts décoratifs. Pour cela de nombreux éléments de boiseries ont été sortis des réserves afin de reconstituer des décors les plus proches possibles de leur configuration d’origine, comme ceux de l’Hôtel Le Bas de Montargis ou de l’hôtel Villemaré-Dangé place Vendôme.

Commode de la chambre bleue de Madame de Mailly © musée du Louvre, dist RMN-GP / Thierry Ollivier
Commode de la chambre bleue de Madame de Mailly © musée du Louvre, dist RMN-GP / Thierry Ollivier

Les lambris du cabinet de l’appartement de l‘hôtel Dangé (vers 1750), dans une harmonie bleu, blanc et or, sont du plus bel effet. Ceux de l‘hôtel de Chevreuse (vers 1766) témoignent du goût pour l’Antique de l’époque. Les panneaux de porte du cabinet turc du comte d’Artois à Versailles (1781) ont été réunis, grâce notamment au Metropolitan Museum of Art (Met) de New York qui a prêté deux éléments en sa possession.

Le décor (1774) de la coupole des « petits appartements » du Palais Bourbon (détruits pour faire place au bâtiment du ministère des Affaires étrangères) a été replacé . Une rotonde a été spécialement créée pour installer cette coupole.

Grand salon du château d’Abondant dans l’Eur-et-Loir, vers 1750,  2014 Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Olivier Ouadah
Grand salon du château d’Abondant dans l’Eur-et-Loir, vers 1750, 2014 Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Olivier Ouadah

Pour mettre en scène les meubles extraordinaires de Boulle, Carlin ou Riesener, les faïences de Meissen ou de Sèvres, les tapisseries tissées par les Gobelins d’après Coypel ou Boucher, le musée du Louvre a fait appel au décorateur Jacques Garcia.

Le décorateur a  ressuscité les couleurs d’époque: tons très soutenus sous Louis XIV, tons colorés et variés sous Louis XV, avant que n’apparaissent blancheur et tons frais sous Louis XVI. Avec son goût du détail, il a fait cravater  les lustres et poser des falbalas sur chaque fenêtre, « fidèles aux modèles d’époque ». Pour orner certains ensembles comme les boiseries et le mobilier du château d’Abondant, en Eure-et-Loir, il a fait retisser des rideaux par un mécénat de la maison Frey, assortis aux fauteuils.

Grand salon du château d’Abondant dans l’Eur-et-Loir, vers 1750, 2014 Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Olivier Ouadah
Grand salon du château d’Abondant vers 1750, tissus Pierre Frey 2014 Musée du Louvre, dist. RMN-GP / Olivier Ouadah

Les meubles du grand cabinet de Marie-Antoinette à Saint-Cloud sont accompagnés, eux, de panneaux d’étoffes récréés par des soyeux lyonnais d’après des échantillons des collections royales, mettant à l’honneur la continuité du grand artisanat français.

Ailleurs, des corniches et des dorures ont été restituées d’après des documents d’archives. Pour le cabinet turc du comte d’Artois, déposé par Versailles, le décorateur a même reconstitué un plafond en forme de tente, inspiré de la chambre du comte à Bagatelle.

En savoir plus:

Consulter le  site du Musée du Louvre: http://www.louvre.fr/

99, rue de Rivoli 75001

Métro : Palais Royal – Musée du Louvre

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