Exode 14:26-28
Notre tableau représente l’un des événements les plus dramatiques du livre de l’Exode : la fuite des Israélites d’Égypte. L’artiste a fait un choix intéressant : ne pas peindre la traversée de la mer Rouge, mais plutôt l’étape suivante du récit : lorsque Dieu, par l’intermédiaire de Moïse, referme la mer sur l’armée d’Égypte.
La toile exprime à la fois le calme et le chaos.
Le calme règne sur les rives de la mer Rouge, où les Israélites se sont rassemblés après avoir traversé le lit de la mer : des groupes d'hommes sont plongés dans leurs conversations ; des femmes bercent leurs nourrissons ; et quelqu'un brandit l'étendard des Israélites. Plus loin, on aperçoit ce qui semble être un navire à tête de cheval, chargé de plaques et de pots en métal : s'agit-il des marchandises que les Israélites ont embarquées lorsqu'ils pensaient traverser la mer Rouge par voie maritime ? Et si oui, comment ont-ils fait traverser le lit asséché de la mer ? L'artiste nous laisse méditer sur ces questions.
L'artiste a choisi de vêtir les Israélites à la mode du XVIIe siècle ; ce choix confère sans doute au tableau une immédiateté qu'un choix plus fidèle à l'histoire n'aurait pas permis d'atteindre.
Pour d'autres détails, l'artiste a suivi de près le récit de l'Exode : parmi les Israélites, par exemple, on voit un panier débordant de pain : les « gâteaux sans levain de la pâte qu'ils avaient emportés d'Égypte » (Exode 12:39).
Contrastant avec le calme du camp israélite à droite, la scène de gauche est un chaos total : la mer Rouge a englouti les Égyptiens. On aperçoit au loin une masse de corps qui se noient. Au premier plan, un homme (le pharaon lui-même ?) est assis sur un char qui coule, frappant vainement son fouet.
Entre ces deux scènes se tient Moïse, à l'avant-garde de son peuple. Il fixe les Égyptiens qui se noient, la main à hauteur de la taille. On peut imaginer qu'il vient de baisser la main, après l'avoir levée sur l'ordre de Dieu de refermer la mer sur l'armée du pharaon.
Avec une grande force dramatique, ce tableau illustre le renversement de fortune des Égyptiens et des Israélites, provoqué par l'intervention divine : les esclaves sont désormais libres, tandis que leurs anciens ravisseurs périssent.
Provenance : Collection privée, Oxford, Angleterre


























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