Huile sur panneau, signée en bas à gauche.
16 x 22 cm
André Lanskoy : De la Russie à l’Abstraction Lyrique
André Lanskoy, né le 31 mars 1902 en Russie et mort le 22 août 1976 à Paris, est un peintre et graveur franco-russe, figure majeure de l’abstraction lyrique et du mouvement de la Nouvelle École de Paris. Son œuvre, nourrie par la couleur, le mouvement et une profonde intériorité, témoigne d’un dialogue constant entre musique, peinture et spiritualité.
Issu d’une famille aristocratique russe, André Lanskoy passe son enfance entre Moscou et Kiev. La Révolution russe bouleverse sa vie. En 1919, il rejoint l’armée blanche pendant la guerre civile. Contraint de fuir, il s’exile à Constantinople, puis arrive à Paris en 1921. Cet exil brutal marque son imaginaire et l'amène à chercher dans la peinture un langage universel, libéré des frontières et des mots.
C’est à Paris, au cœur des Années folles, qu’il découvre pleinement sa vocation artistique. Il fréquente l’Académie de la Grande Chaumière et se passionne pour les œuvres de Van Gogh, Matisse, et surtout celles de Paul Klee. Il fait ses débuts dans un style figuratif aux accents expressionnistes, souvent sombre, où dominent portraits, intérieurs et scènes de solitude. Très vite, il se lie avec les artistes de l’avant-garde russe en exil, et expose dès 1923. Ses premières œuvres sont saluées par les critiques, notamment par Wilhelm Uhde, qui le soutient.
À partir des années 1940, son style évolue radicalement. Inspiré par la musique, les tapisseries byzantines, et l’art de Kandinsky, Lanskoy s’oriente vers l’abstraction. Il délaisse la représentation figurative pour explorer le pouvoir expressif de la couleur pure et du rythme des formes. Ses tableaux deviennent des compositions dynamiques, presque musicales, où les couleurs s'entrechoquent et vibrent. Cette transition s’inscrit dans le courant de l’abstraction lyrique, auquel il apportera une contribution majeure, aux côtés d’artistes comme Hans Hartung, Pierre Soulages, ou Nicolas de Staël. Chez Lanskoy, la couleur est langage, matière vivante. Chaque toile est une construction intuitive, souvent spontanée, mais profondément réfléchie. Il disait : « Ce que je cherche, ce n’est pas une harmonie de surface, mais une correspondance intérieure. » Cette quête le pousse à expérimenter inlassablement, notamment dans la technique de la gouache et du collage.
Dans les années 1950 et 1960, il participe à de nombreuses expositions internationales et reçoit un accueil enthousiaste. Il est représenté par la Galerie Jeanne Bucher, l’une des plus importantes de l’époque. André Lanskoy meurt à Paris en 1976, laissant derrière lui une œuvre riche, dense, et profondément singulière.
Son travail a été exposé dans les plus grandes institutions européennes, notamment au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au musée de Grenoble, et au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.