Huile sur toile, signée en bas à droite.
65 x 41 cm
Octave Tassaert : Peintre du drame humain et du mysticisme social
Né à Paris en 1800 dans une famille d’artistes, Octave Tassaert est le fils du graveur Jean-Joseph-François Tassaert et le petit-fils du peintre Jean-Pierre-Antoine Tassaert. Formé dans l'atelier de Guillaume Guillon Lethière, il entre à l’École des beaux-arts de Paris en 1825.
Bien qu’il ait été influencé par les maîtres classiques, il s’en éloigne rapidement pour embrasser une peinture plus expressive, teintée de romantisme et profondément marquée par une conscience sociale. Dans un XIXe siècle troublé par les bouleversements politiques et les inégalités sociales, Tassaert se distingue par une œuvre singulière, sombre et engagée. Il choisit comme sujets de prédilection la misère, l’alcoolisme, la solitude et la condition des femmes, refusant les idéalisations convenues de son époque. Ses compositions puissantes, aux tonalités sourdes, donnent à voir un monde douloureux, souvent peuplé de figures accablées, dans une veine proche de celle de Daumier ou même de Goya. Peintre de la mélancolie et de la compassion, Tassaert développe un art à la fois réaliste et symbolique, imprégné d’un mysticisme laïc. Il s'intéresse à la figure du Christ, non pas comme icône religieuse, mais comme symbole universel de souffrance humaine, parfois représenté au milieu des déshérités.
Ses œuvres dérangent autant qu’elles émeuvent. Elles furent souvent refusées aux Salons officiels, bien qu’il y ait exposé à plusieurs reprises avec un certain succès critique. Mis à l’écart du monde artistique dominant, Tassaert mène une vie discrète, marginale, souvent marquée par des difficultés matérielles.
Solitaire et désabusé, il sombre peu à peu dans une détresse psychologique, jusqu’à mettre fin à ses jours en 1874, à l’âge de 74 ans, en s’asphyxiant au charbon.
Longtemps oublié, Octave Tassaert fait aujourd’hui l’objet d’une redécouverte critique, son œuvre apparaissant comme un précédent du naturalisme pictural, mais aussi comme une voix singulière et humaine, en rupture avec les conventions de son temps. Il laisse derrière lui une œuvre poignante, habitée par la douleur des humbles et la beauté austère des destins brisés.