Jean-Louis Forain (1852 - 1931) — Conversation galante, circa 1885

Aquarelle sur papier, signée et dédicacée "à Lisette" en bas à droite
35.50 x 23 cm

Provenance :
Collection particulière, France

Attestation d'inclusion au catalogue raisonné en préparation établie par Florence Valdes-Forain.

Jean-Louis Forain : Chroniqueur acéré de la vieparisienne

Jean-Louis Forain naît le 23 octobre 1852 à Reims. Sa famille s’installe à Paris alorsqu’il est encore enfant. Il commence sa carrière comme caricaturiste dans lesannées 1870, collaborant à des journaux satiriques tels que Le Scapin, Le Monde parisien, puis surtout Le Figaro, Le Courrier français et Le Gaulois. Esprit mordant, regard critique, il se fait rapidementremarquer pour ses dessins incisifs sur les mœurs de la bourgeoisie, lapolitique ou le monde judiciaire. Il fréquente les milieux artistiques et intellectuels de Montmartre, notamment le café Guerbois, où il côtoie Édouard Manet, Edgar Degas, Stéphane Mallarmé, etd’autres figures du cercle impressionniste. Proche de Degas, il participe à quatre expositions impressionnistes entre 1879 et 1886, affirmant un stylepersonnel mêlant réalisme, ironie sociale et sens aigu de la composition.
Peintre, dessinateur et graveur, Forain s’intéresse aux scènes de la vie quotidienne,aux coulisses de l’Opéra, aux cafés-concerts, aux salles d’audience, ou encoreà la vie mondaine. Il manie avec brio la lithographie et l’eau-forte, tout en maintenant une activité de peintre prolifique, dans une palette souvent sombre, influencée par Degas mais aussi par Daumier.
Lors de l’affaire Dreyfus, Forain se positionne du côté antidreyfusard, ce qui affectera sa réputation dans certains cercles intellectuels. Néanmoins, sontalent de chroniqueur visuel reste largement reconnu. Pendant la Première Guerre mondiale, il s’engage comme correspondant de guerre, réalisant de nombreux dessins et croquis pour soutenir le moral des troupes. Il est élumembre de l’Académie des beaux-arts en 1923.
Jean-LouisForain meurt à Paris le 11 juillet 1931. Son œuvre, à la croisée de la satire et de l’impressionnisme, offre un témoignage lucide, souvent caustique, de la société française de la Troisième République. Il est aujourd’hui considérécomme l’un des plus grands observateurs graphiques de son époque, alliant acuité sociale et talent plastique.

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