Encre sur papier, cachet en bas à gauche, timbre des initiales de la succession en bas à droite.
14 x 22.50 cm
Provenance :
Galerie AB, Paris
Collection privée, Paris
Exposition :
Bonnard-Vuillard, Une amitié, Galerie AB, Paris, 2022, reproduit au catalogue en p.58 et 59.
Certificat d’authenticité établi par M. Pierre Vernon.
Pierre Bonnard – Peindre l’intimité silencieuse
Pierre Bonnard naît en 1867 à Fontenay-aux-Roses. Il entreprend des études de droit et obtient sa licence en 1888. Parallèlement, il nourrit une passion profonde pour la peinture. Il s’inscrit à l’Académie Julian puis intègre l’École des Beaux-Arts de Paris. Bien qu’il prête serment d’avocat, il choisit de se consacrer pleinement à l’art dès le début des années 1890. Il partage alors un atelier, rue Pigalle, avec Maurice Denis et Édouard Vuillard. Il rejoint le groupe des Nabis, et son goût pour l’esthétique japonaise lui vaut le surnom de « Nabi très japonard ».
En 1893, il expose au Salon des Indépendants, et rencontre Marthe, qui deviendra la compagne de sa vie et le modèle quasi exclusif de ses nus jusqu’à sa mort. Le corps de Marthe, sa présence, son intimité deviennent le fil rouge de toute son œuvre. Bonnard travaille également sur des projets d’illustrations, affiches, et participe à des expositions collectives, notamment chez Ambroise Vollard en 1897. Il fréquente toujours Vuillard, mais aussi Thadée et Misia Natanson, l’architecte Albert Laprade, le compositeur Maurice Ravel, et entretient une correspondance suivie avec Maurice Denis.
À l’été 1909, Bonnard séjourne à Saint-Tropez, invité par Henri Manguin. Il y revient en 1911 avec Paul Signac et peint le triptyque Méditerranée. À partir de cette époque, il se rend régulièrement sur la Côte d’Azur : Cannes, Antibes, puis Le Cannet, où il achète une villa en 1926, un an après avoir épousé Marthe. Le couple partage alors son temps entre Paris (boulevard des Batignolles) et cette maison du Sud, où l’artiste trouvera une source inépuisable de lumière et de réconfort.
En 1928, une grande exposition personnelle lui est consacrée à New York, suivie d’une autre à la galerie Wildenstein. En 1936, Bonnard, aux côtés de Vuillard et Roussel, reçoit la commande du décor du foyer du théâtre du Palais de Chaillot. En 1942, Marthe meurt, en pleine guerre mondiale. Éprouvé par le deuil et les événements, Bonnard traverse une période d’isolement, où son inspiration se fait plus fragile.
Il meurt au Cannet en janvier 1947. Un musée Pierre Bonnard y est inauguré en 2011. En 2015, le musée d’Orsay organise une exposition rétrospective majeure intitulée Pierre Bonnard, Peindre l’Arcadie, saluée par le public et la critique.