La base de cette pièce est large et hexagonale, avec des surfaces lisses qui contrastent avec le beau détail décoratif situé à l'avant, un appliqué circulaire en argent à texture granulée, gravé d'une croix ancrée sous le mot PAX, symbole de la paix du Christ. De chaque côté de l'appliqué, deux perles naturelles en excellent état complètent la décoration frontale. De cette base solide s'élève un élégant nœud central, sphérique et gravé à la main avec de délicats motifs de croix et de feuilles, dont la présence apporte verticalité et solennité à l'ensemble.
L'utilisation de poinçons a été réglementée à partir du XIX? siècle par la législation française, qui exigeait la marque de la tête de Minerve sur les pièces d'argent de pureté supérieure à 800‰. Cette réglementation garantit l'authenticité des objets de culte et facilite leur identification par les collectionneurs et les institutions. Ce ciboire conserve d'anciens poinçons français bien définis sur différents éléments, base, coupe et couvercle, y compris le classique poinçon de la tête de Minerve certifiant son argent massif, ainsi que la marque de l'orfèvre aux initiales PN, tous clairement lisibles sur le métal.
La coupe, de grande capacité, conserve le design austère de l'ensemble, entièrement lisse et de forme parfaite. Le couvercle en argent ferme précisément et est surmonté d'une croix servant de poignée. Cette croix, également en argent, est décorée du Chrisme en relief, symbole du Christ, et encadrée des lettres grecques ?, Alpha, et ?, Omega, représentant le commencement et la fin. Un symbole classique, interprété ici avec une esthétique contenue et sobre, en parfaite harmonie avec l'esprit liturgique de l'époque.
La période de l'entre-deux-guerres, entre 1918 et 1939, se caractérisa par un style plus austère et fonctionnel dans la production des objets sacrés, en réponse aux changements sociaux et économiques de l'époque. Les ciboires de cette période, comme celui que nous présentons ici, évitent souvent l'ornementation excessive et présentent des lignes épurées, des formes géométriques bien définies et des symboles sobres. Ces pièces n'étaient pas seulement destinées à un usage liturgique strict, elles étaient aussi souvent offertes en cadeau à de jeunes prêtres nouvellement ordonnés, ce qui a permis à beaucoup d'entre elles de parvenir jusqu'à nous en excellent état, soigneusement conservées dans les sacristies ou dans des collections privées.
Concernant l'état de conservation, il convient de noter qu'il présente quelques rayures visibles sur un côté, montrées sur les images, mais qui n'affectent en rien sa stabilité ni sa fonction, et qui ajoutent une nuance authentique au caractère historique de la pièce.
Les ciboires sont des vases sacrés destinés à contenir les hosties consacrées pendant la célébration de l'Eucharistie. Du Moyen Âge au XX? siècle, leur évolution a suivi les mouvements artistiques de chaque époque, en s'adaptant tant dans le style que dans les matériaux utilisés. La France, réputée pour son orfèvrerie religieuse raffinée, a été particulièrement prolifique dans la production de ces objets aux XIX? et XX? siècles. À cette époque, de nombreuses maisons d'orfèvrerie liturgique travaillaient exclusivement pour les églises et les couvents, fabriquant des ciboires en argent massif, souvent ornés d'émaux, de perles ou de motifs symboliques.
Avec près d'un siècle d'histoire, ce ciboire ancien en argent massif représente une excellente opportunité pour les collectionneurs exigeants ainsi que pour les paroisses souhaitant réintroduire des objets liturgiques de grande qualité dans leurs célébrations. Il serait parfait pour être réintroduit dans l'Église, pour une utilisation paroissiale. C'est également une pièce digne d'intégrer une collection d'art sacré du XX? siècle par son esthétique, son matériau et son authenticité.
Une pièce avec une âme, prête à continuer de faire partie du Mystère Eucharistique.
Dimensions: 15 x 12,5 x 24 cm (5,91 x 4,92 x 9,45 in)
Poids: 662 g