Le cadran métallique, à fond argenté et protégé par un verre transparent, est finement gravé d’une scène nocturne mêlant érotisme et symbolisme. On y voit une femme nue, au regard malicieux, s’élevant parmi les étoiles et les bâtiments d’un paysage urbain stylisé. Elle tient une lance servant d’aiguille vers une petite fenêtre située en haut du cadran. Cette fenêtre contient un mécanisme de double heure, un système rotatif qui modifie la numérotation au fil de la journée, offrant une lecture alternative du temps et soulignant sa valeur technique.
Le mouvement interne, visible en ouvrant le couvercle arrière, est un superbe exemple d’artisanat. Il s’agit d’un mécanisme à coq à remontage par clé, richement décoré de volutes ajourées, de vis bleuies et de ponts gravés à la main. Le pont principal porte le nom du fabricant et le numéro de série : B. Edmunds, London, Nº 51273. La signature est parfaitement conservée, attestant de l’authenticité de la pièce.
Le boîtier en argent, avec anneau de suspension et couronne sphérique dorée, conserve sa brillance d’origine et présente des poinçons britanniques à l’intérieur du couvercle arrière, indiquant Birmingham et l’année 1823. Les couvercles se ferment correctement, sans jeu. L’état général de la montre est bon, tant sur le plan esthétique que mécanique. Elle fonctionne bien et se remonte sans difficulté à l’aide de la clé fournie.
Cette pièce est accompagnée d’une magnifique chaîne en argent d’époque, à maillons entrelacés, ornée à une extrémité, et en excellent état de conservation. La présence de la chaîne et de la clé complète un ensemble original et très bien préservé.
Cette montre est non seulement un exemple d’ingénierie du XIXe siècle, mais aussi un témoignage de l’esthétique provocante et audacieuse qui caractérisait certains garde-temps personnels haut de gamme à l’époque victorienne. Idéale pour les collectionneurs de montres anciennes, elle séduira aussi les amateurs d’art érotique appliqué aux objets du quotidien. Elle ferait sensation dans une collection privée ou comme pièce maîtresse dans une vitrine.
Une opportunité rare d’acquérir un exemplaire difficile à trouver, avec des complications peu courantes et une valeur historique et artistique remarquable. Un joyau pour connaisseurs.
Dimensions : 50 mm (1.96 in)
Histoire des Montres à Coq
Les montres à coq, aussi appelées “fusee watches” en anglais, sont l’une des formes les plus fascinantes de l’horlogerie mécanique ancienne. Leur nom provient du système de transmission par chaîne et fusée, qui régulait la force du ressort moteur à mesure qu’il se détendait, assurant une meilleure précision. Ces montres furent produites en Angleterre dès le XVIIe siècle et connurent leur apogée entre la fin du XVIIIe et les premières décennies du XIXe siècle, précisément à l’époque de cet exemplaire.
L’apparition de montres érotiques, avec des scènes suggestives ou explicites sur le cadran ou dans le mécanisme, n’était pas rare aux XVIIIe et XIXe siècles, notamment parmi l’aristocratie européenne et les riches collectionneurs qui les appréciaient autant pour leur qualité technique que pour leur humour ou audace. Ces pièces n’étaient pas exposées publiquement, mais conservées dans des collections privées ou offertes comme cadeaux luxueux dans des cercles privilégiés. La complication du double horaire dans ce contexte ajoute encore à la rareté, renforçant à la fois la sophistication technique et l’utilité pratique de la montre.
Les horlogers londoniens comme B. Edmunds se distinguaient par la fabrication de ces montres richement décorées, utilisant la gravure manuelle, des ponts dorés et des vis bleuies, marques indéniables du raffinement anglais en micromécanique. Aujourd’hui, les montres à coq sont recherchées non seulement pour leur complexité, mais aussi pour la beauté de leur mécanisme et leur rôle dans l’histoire du développement des montres portables. Lors de ventes aux enchères internationales, les exemplaires en bon état avec complications supplémentaires, notamment les modèles érotiques ou à double horaire, atteignent des prix élevés et sont très convoités par les collectionneurs.