Dans La Seine à Ablon, la composition s’ouvre sur un paysage traversé par la Seine, sous un ciel animé de nuages mouvants. Au loin, un train file discrètement, suggéré par une ligne sombre et allongée, symbole de modernité et de mouvement, qui contraste avec la tranquillité de la nature environnante. Sur la droite, une barque posée sur l’eau ajoute une note paisible, évoquant la vie quotidienne au bord du fleuve.
À Saint-Cloud, dès 1904, Émilie Charmy entame une relation avec Charles Camoin, qui l’amène à fréquenter les Fauves. En 1912, l’artiste rencontre à Paris son futur mari, le peintre lyonnais Georges Bouche. Soutenue par le comte Étienne de Jouvencel puis vivant aux côtés de Georges Bouche dans leur grande demeure à Ablon-sur-Seine, Émilie Charmy connaît ses plus grands succès dans les années 1920.
Les paysages sont assez rares dans l’œuvre d’Émilie Charmy qui affectionne surtout les portraits et les nus. Les tableaux peints à Ablon-sur-Seine sont tous datés de 1926 à 1930 et sont caractéristiques de sa manière de peindre dans une pâte généreuse, appliquée vigoureusement.