Ce tableau de Frédéric Charles Jung, signé, déploie une nature morte où se répondent avec élégance métal, terre et fruits.
Un large chaudron en cuivre renversé accueille un bouquet de pommes rouges, dont la chair luisante tranche sur la patine chaude du métal. Devant lui, une assiette en faïence bleu et blanc supporte trois coings aux formes tourmentées, dont les verts et les jaunes acidulés créent une vibration colorée.
Sur la droite, deux pichets dialoguent : au premier plan, un verseur en métal cuivré au bec saillant capte la lumière pour la refléter en éclats dorés ; juste derrière, un récipient plus massif, en terre cuite émaillée sombre offre un contraste mat.
En arrière-plan, à peine esquissée dans un brun profond, se dresse une bouteille au verre épais et sombre, dont le col élancé prolonge discrètement la verticale de la composition et renforce la profondeur de champ.
Le fond brun, travaillé en glacis subtils, souligne les volumes et les textures : rugosité feutrée, satin des fruits et poli vibrant du cuivre. Sous un éclairage oblique, Jung compose un dialogue harmonieux entre ombre et lumière, célébrant, à la manière des maîtres du XVIIᵉ siècle, la poésie des objets du quotidien.
Frédéric Charles Jung suit les cours de Jean-Marie Reignier, puis de son successeur Adolphe Louis Castex-Dégrange, à l'École des beaux-arts de Lyon, de 1882 à 1885. Jung commence à exposer à Lyon en 1886 et à Paris en 1905 et reçoit une médaille d'or à Lyon en 1908.
Jung se spécialise dans la peinture de natures mortes, mais réalise également quelques paysages. Son style s’inscrit dans une veine post-impressionniste, mêlant tradition académique et recherche de lumière.