Émile NOIROT (Roanne, 1853 - Le Bourzat, 1924) - Paysage de ferme

Huile sur toile. 44 x 31 cm. Signé en bas à droite. 

Ce tableau d’Émile Noirot représente un  paysage de ferme  baigné d’une lumière chaude en été. Sur la droite, une grange à demi ouverte, aux murs de pierre épais et à la toiture en pente, capte immédiatement le regard. L’enduit usé et les teintes terreuses traduisent l’ancienneté du bâtiment, tandis qu’une échelle appuyée contre le mur ajoute une touche de quotidienneté. À l’intérieur, l’ombre contraste fortement avec la lumière du dehors.

À gauche, les champs s’étendent vers l’horizon, ponctués de meules de foin dont les formes arrondies animent la composition. Le ciel, vaste et légèrement nuageux, équilibre la masse sombre de la grange et donne de la profondeur à l’ensemble.

Noirot applique une pâte épaisse et expressive, proche de l’esthétique impressionniste, privilégiant le rendu de la matière et des effets de lumière plutôt que le détail minutieux. La palette est dominée par les ocres, bruns, et verts, renforçant l’ancrage terrien du sujet.
L’ensemble dégage une atmosphère paisible, à la fois humble et authentique, fidèle à la sensibilité de Noirot pour les scènes rurales de la région roannaise.

Émile Noirot est l’élève de son père Louis Noirot, puis de François Louis Français, Charles Daubigny et Alexandre Cabanel. Il suit les cours de l’Académie Julian à Paris et fréquente l’atelier du sculpteur Emmanuel Frémiet. Il est également conseillé par Auguste Ravier et est nommé peintre au ministère de la Marine.

Il quitte Paris et la forêt de Fontainebleau en 1881 et devient un pionnier enthousiaste de l’art dans la région de Roanne. Ses compositions sont appréciées pour leur technique et le sentiment qu’elles expriment, qu’il s’agisse des paysages paisibles de la vallée de la Loire, des montagnes d’Auvergne ou de Savoie, de la lumière du soleil dans la forêt de Fontainebleau, des scènes méditerranéennes colorées, des côtes maritimes sauvages ou des curiosités de l’Italie. Ses œuvres sont présentes dans de nombreux bâtiments de la région de Roanne.

Il expose au Salon de Paris, puis au Salon des artistes français à partir de 1889. Il expose également à Saint-Pétersbourg, Londres, Bruxelles, Venise, Chicago, Anvers, Mulhouse, etc. Il obtient une distinction à l’Exposition universelle de 1889, une médaille de troisième place en 1891, une médaille de première classe en 1893 et une médaille de bronze à l’Exposition universelle de 1900. Il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur en 1902. 

Émile Noirot est représenté dans les collections de plusieurs musées, notamment les musées des Beaux-Arts de Lyon, Toulon et Roanne, ainsi qu’au musée d'Orsay.