Raymond Grandjean, figure de l’abstraction géométrique lyonnaise, signe avec "Composition abstraite Bleue pâle, les portes" (1970) une œuvre à la fois épurée et énigmatique. Dominée par une palette de bleus très clairs, la toile est structurée par une série de rectangles concentriques, évoquant des portes ou des passages successifs, qui créent une impression de profondeur et d’infini. Cette construction rigoureuse, typique de Grandjean, traduit sa recherche d’équilibre et de perspective, souvent interprétée comme une vision urbaine stylisée plutôt qu’une simple abstraction formelle.
4 cercles ponctuent la composition : l’un, presque effacé, flotte dans la partie supérieure, tandis que 3 autres, plus petits, s’inscrivent dans les rectangles, partiellement coloré de rouge ou en noir et blanc. Ces formes circulaires contrastent avec la rigueur orthogonale des "portes", introduisant une tension visuelle et une dynamique subtile. Les bandes noires latérales accentuent la sensation d’encadrement et de passage.
L’ensemble dégage une atmosphère méditative, presque spirituelle, invitant le spectateur à une traversée mentale des seuils successifs. Grandjean y exprime, par la géométrie et la couleur, une quête d’harmonie et de mystère, où l’espace pictural devient un lieu de contemplation et de projection intérieure.