Le verre moulé-pressé

La technique du verre  moulé-pressé consiste à couler le verre en fusion dans un moule métallique en fonte ou en acier, puis à le pressé fortement à l’intérieur de ce dernier afin d’en épouser fidèlement le relief.

Cette technique permet de mouler de façon industriel des formes et des volumes de toutes sortes, le décor venant en creux ou en positif sur les faces choisies. Cette technique de verre pressé-moulé permet de produire des pièces très décoratives en particulier dans le domaine des arts de la table comme des verres, coupe, bougeoir, assiette mais aussi d’obtenir des pièces de forme pleine en ronde-bosse ou en bas-relief.

Ce procédé utilisé de façon manuel existait déjà 1500 ans avant J-C, les vénitiens l’utilisaient au XVIIème pour mouler les pieds des verres. La mécanisation du verre pressé-moulé  a été inventée au XIXème siècle en 1827 par un Anglais puis perfectionnée aux états-Unis. C’est la demande pour des produits meilleur marché qui a fait se développer le travail mécanique du verre moulé et a ouvert la voie à l’automatisation de la production.

La forme et le décor étant fabriqués en une seule opération de travail, un grand nombre d’objets de verre identiques pouvaient être produits. Le travail de façonnage du souffleur de verre ainsi que celui du tailleur n’ont plus lieu d’être. Les objets de verre fabriqués par pression ont en général des parois épaisses, le décor est souvent en relief; les coutures de pression des objets sont reconnaissables de façon plus ou moins nette.

En France, dès les années 1830, la cristallerie de Saint-Louis a réalisée grâce à la méthode du moulé-pressé des pièces aux arêtes et aux moulures d’une très belle qualité . Baccarat l’a également illustrée à la même période. Cette technique qui toutefois ne rivalise pas avec l’éclat des pièces taillés à la main, a  vite été adoptée en Europe et a engendré  une production de masse bon marché  avec l’invention de la presse à vapeur en 1864. La grande période du verre moulé-pressé reste la fin du XIX° et la première moitié du XX° siècle mais la technique reste encore présente dans nombre de manufactures, comme Lalique.