Tapisserie de l’atelier Royal d’Aubusson

Provenant des manufactures d’Aubusson, cette tapisserie a les mêmes éléments que les tapisseries prestigieuses d’Aubusson ; plans d’eau, éléments de constructions, des jardins tels, pilastres, Jarre, pont sont placés de façon charmante mais conventionnelle. Ici, il ne s’agit plus de prouver les prouesses techniques d’un fin tissage ; l’eau ne reflète plus rien. Par contre la qualité du dessin rend les compositions particulièrement agréables. Les volatiles ne sont pas une touche colorée d’appoint pour enrichir un paysage, ils dominent les compositions au centre desquelles, ils sont placés.

Tapisserie Verdure, Atelier Royal d’Aubusson. (c) Jean Louis Goy, Proantic.

Longtemps, ce qui avait manqué a la manufacture d’Aubusson, était d’avoir eu des cartons originaux fournis par des grands dessinateurs. Le milieu du XVIIème siècle met fin a cette carence. Ainsi, Rigaud, reçoit-il en 1668, en échange de ses tableaux, le droit d’organiser son atelier personnel, et en 1683, le duc de La Feuillade monte ses ateliers sous la direction du peintre du Mesle.

Au XVIIe siècle, les ateliers aubussonnais et felletinois bénéficient d’un regain d’intérêt de l’État à leur égard. Les édits royaux influent sur l’organisation de la production.

Tapisserie Verdure, Atelier Royal d’Aubusson. (c) Jean Louis Goy, Proantic.

L’avènement de la Manufacture royale

En 1664, l’administration royale (à la demande du surintendant Colbert), sollicite les marchands fabricants d’Aubusson pour apporter des améliorations à la fabrication de tapisseries. 

Des réunions se succèdent pour aboutir le 18 mai 1665 aux « Ordonnances et statuts des marchands, maîtres et ouvriers tapissiers de la ville d’Aubusson », confirmées par Louis XIV en juillet de la même année.

Des règles sont établies :

  • Une durée minimum de 3 ans d’apprentissage, suivie de 4 ans de compagnonnage avant l’accès à la maîtrise  ; 
  • Des « jurés gardes  » sont chargés de contrôler la qualité des matières premières et des produits finis  ; 
  • Le Roi s’engage à fournir un peintre et un teinturier à Aubusson (ce qui mettra du temps à se concrétiser)  ; 
  • Une marque est tissée en lisière, « MRDA  » pour Manufacture Royale d’Aubusson  ;
  • Les tapisseries doivent désormais être serties d’un liseré bleu. 

Colbert ne regroupe pas les fabricants au sein d’une grande manufacture mais autorise chaque atelier d’Aubusson à inscrire en gros caractères «  MANUFACTURE ROYALE DE TAPISSERIES » sur le frontispice de sa porte.

Tapisserie Verdure, Atelier Royal d’Aubusson. (c) Jean Louis Goy, Proantic.

Néanmoins, les lissiers bénéficient de l’organisation correspondant au titre : la confrérie des lissiers, placée sous le patronage de la Sainte-Barbe, à l’instar de la confrérie des lissiers flamands. La fête de la Sainte-Barbe, le 4 décembre, devient un jour de festivités chômé.

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