Paire de coffrets marquetés estampillés Hache à Grenoble.

Paire de coffrets à secrets et sécurités en marqueterie de bois indigènes tels que sycomore, loupes d’érable naturelles, de frêne teinté vert et d’olivier de fil rehaussées de filets en marqueterie dite aux petites mains formant des réserves sur toutes ses cinq faces et son intérieur ; le tout sur un bâti de noyer.

De forme rectangulaire à angles arrondis en quarts-de-rond, ils ouvrent tous deux par un couvercle centré d’une poignée tombante à facettes ; dont la fixation se fait par l’intérieur. ; technique typique à l’atelier des Hache, celle-ci évitait de voir des têtes de vis en façade dans un souci de raffinement du détail. Ce couvercle est articulé par deux petites charnières, secondées d’un crochet articulé niché dans une aspérité prévue à cet effet sur son profil gauche, sous le couvercle dans le chant de la cuve. Au dos du dit couvercle se trouve un compartiment où pouvaient être glissés les papiers importants. Ceux-ci étaient retenus par une tablette verrouillée par deux crochets et centrée d’un anneau mobile de tirage, s’articulant par des charnières ; l’ensemble toujours en métal polis. La plaquette longitudinale, latérale de la cavité intérieure se déboîte, dévoilant deux secrets ; le principal, en libérant une tablette mobile donnant axé à un double fond.

Paire de coffrets marquetés estampillés Hache à Grenoble.
(c) Serignan Antiquités, Proantic

Le secondaire est niché dans l’épaisseur de bâti ; celui-ci est coiffé d’une fine plaquette de noyer courant d’une charnière à l’autre de l’articulation du couvercle du coffret afin d’en dissimuler son existence. Une fois celle-ci retirée, une nouvelle cavité apparaît ; cavité où est inséré un étui à billets en noyer, ce dernier est condamné par une tirette intégrée sur sa partie latérale. La façade ouvre à une entrée de serrure hexagonale en métal mouluré, identique à celle du coffret du V&A Museum de Londres. De grandes vis traversant la hauteur de chacun des coffrets, sur les cotés permettaient de fixer ceux-ci sur un meuble ou dans un carrosse ; hélas l’un d’entre eux en est orphelin.

Paire de coffrets marquetés estampillés Hache à Grenoble.
(c) Serignan Antiquités, Proantic

La raison d’être de ce système de sécurité pour le moins surprenant sur des coffrets marquetés, additionné aux serrures à complications se déverrouillant en deux étapes par des clefs à « S » inversé dont le canon est en forme de triangle ; atteste de sa fonction de transport de documents précieux et pouvait être fixé sur un support prévu dans le carrosse ou la diligence qui les transportaient à son destinataire. Celui-ci détenant une double des clefs, nécessaire pour ouvrir le couvercle et enlever les vis qui les fixaient dans le carrosse. L’estampille de Pierre Hache, « Hache à Grenoble » est frappée sur le chant de la façade de part et d’autre de la platine de serrure.

Paire de coffrets marquetés estampillés Hache à Grenoble.
(c) Serignan Antiquités, Proantic


Vous aimez aussi