Napoléon. Images de la légende

Napoléon est sans doute l’un des personnages les plus importants de l’histoire de France et d’Europe. Stratège, excessif, pugnace, séducteur, courageux, obstiné, chef de clan, implacable, curieux, le grand homme ne laisse personne indifférent. Sa silhouette, son costume et ses attitudes sont ancrées dans notre imaginaire collectif, grâce aux nombreuses œuvres, commandées de son vivant et qui ont participé à l’édification de sa légende.

De la Révolution aux campagnes d’Egypte ou d’Italie, du Sacre au Camp de Boulogne, de la vie paisible à Trianon jusqu’à la débâcle de Russie, de la conquête à l’exil, de l’histoire à la légende, cette troisième exposition du partenariat « Versailles à Arras » vous proposera une plongée dans l’Histoire.

Napoléon sur un destrier blanc lors du franchissement du Grand-Saint-Bernard

L’exposition restituera l’ambiance d’une époque à la fois brillante et complexe, à travers 161 œuvres issues des collections du château de Versailles, mais rarement présentées au public.

Autour de l’exposition, une programmation variée et des contrepoints proposés par les musées de la région Hauts-de-France vous proposera des visions complémentaires ou décalées de Napoléon.

Parcours de l’exposition

Par cette troisième exposition, le partenariat « le château de Versailles à Arras » met en lumière l’une des personnalités françaises les plus connues dans le monde : Napoléon.
À cette occasion, le château de Versailles, demeure des rois, dévoile une autre de ses facettes : celle du musée de l’histoire de France, abritant l’une des premières collections au monde sur ce personnage d’exception. Ces œuvres, jamais rassemblées en dehors de Versailles et aujourd’hui peu visibles pour le grand public, sont présentées de manière exceptionnelle dans la région Hauts-de-France, à Arras.

Napoléon et ses neveux à Saint-Cloud

Le parcours de l’exposition permet de suivre Napoléon, de la Révolution à la campagne d’Egypte, du Sacre au camp de Boulogne, de la vie paisible à Trianon jusqu’à la débâcle de Russie, de la conquête à l’exil, de l’histoire à la légende.
L’exposition restitue également l’ambiance d’une époque à la fois brillante et complexe, à travers l’évocation du proche entourage de l’Empereur ainsi que de toute la société parisienne et internationale d’alors. Peintures, sculptures, mobilier révèlent la richesse et la qualité de la production artistique sous le Ier Empire.

Bataille de Marengo, 14 juin 1800. Louis-François Lejeune.
 (c) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Franck Raux

Le parcours « Napoléon et son image », fil rouge au sein de l’exposition, montre surtout comment, très tôt, Napoléon a souhaité écrire lui-même sa légende pour la transmettre à la postérité en commandant de nombreux tableaux, écrivant ainsi une page inoubliable de l’histoire de la France et de l’Europe.

L’émergence d’un héros

Napoléon quitte sa Corse natale à l’âge de 10 ans pour intégrer le collège militaire de Brienne. Devenu jeune homme, il traverse la Révolution en tant que capitaine puis général des armées de la Première République française en s’illustrant lors du siège de Toulon. Appelé au commandement des armées pour les campagnes d’Italie, ses victoires impressionnent ses contemporains et deviennent des sujets pour une peinture d’histoire moderne.
La campagne d’Egypte , se concluant pourtant sur une défaite, fait rêver les Français qui développent un nouvel imaginaire pour cette civilisation. Napoléon, aspirant à clore la période révolutionnaire en donnant à la France
une certaine stabilité politique, prend le pouvoir par un coup d’état le 10 novembre 1799 pour devenir Premier Consul.

Bonaparte au pont d’Arcole, le 17 novembre 1796, Antoine-Jean Gros
 (c) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot.

La stratégie du pouvoir

L’Empire est proclamé le 18 mai 1804, mais la cérémonie du Sacre, durant laquelle Napoléon se couronne lui même, a lieu à Notre-Dame de Paris le 2 décembre . Ses généraux, ses ministres, ses proches ainsi que le Pape Pie VII, relégué au rang de
simple spectateur, assistent à cet événement majeur. Ils sont ici évoqués par quelques-uns des portraits d’apparat créés à l’époque et forment comme une haie d’honneur jusqu’à l’Empereur et l’Impératrice.

Marie-Louise, impératrice des Français (1791-1847) et le roi de Rome.
François Gérard
 (c) RMN (château de Versailles)/ Daniel Arnaudet/ Hervé Lewandowski

Le pouvoir de Napoléon repose notamment sur la puissance d’une armée que l’Europe entière observe avec crainte et admiration. Les conquêtes font la renommée de l’Empereur et chaque événement : bataille, bivouac, soumission des souverains et même certaines défaites, est représenté sur de grandes toiles pour conserver le souvenir de l’épopée napoléonienne. Le numérique permet d’entrer dans les œuvres monumentales du château de Versailles, tandis que les œuvres originales invitent à revivre les moments phares de l’histoire de la Grande armée.

Les derniers moments de Napoléon Ier à Sainte-Hélène.

Ultime outil du pouvoir mis en place par Napoléon : l’Empereur place sur les trônes d’Europe ses frères et sœurs.
Peu de temps après le sacre, la question de la descendance de Napoléon permettant d’assurer la continuité dynastique se pose. Elle devient cruciale au point d’imposer le divorce de Napoléon et Joséphine et le mariage avec Marie-Louise d’Autriche qui donne naissance, le 20 mars 1811, au roi de Rome

Renouer avec le faste: Paris capitale des arts et de la culture :

Napoléon, en tant qu’Empereur, souhaite redonner à la France et à sa capitale une place de premier rang en Europe dans le domaine des arts et sciences. La cour des Tuileries renoue alors avec le faste. Favorisant l’éducation et la recherche, Napoléon s’allie également les talents de grands artistes, tandis que quelques intellectuels, tels Madame de Staël ou Chateaubriand, expriment une opposition croissante à l’Empereur.

Le Ier Empire développe aussi une mode. Les membres de la haute société se ruent dans les ateliers de portraitistes en vogue, tel le baron Gérard. Eléments du quotidien, vêtements, parures, mobilier présentent des formes totalement inédites, preuves du renouvellement de l’esprit et de la culture de l’Empire.

Après la chute, une légende.

Malgré un constant souci de stabilité politique et sociale, l’Empire est constamment dépendant de victoires militaires. Après la forte expansion territoriale due à la supériorité de la Grande armée, la guerre d’Espagne et la campagne de Russie révèlent un Empire affaibli et en grande difficulté. Aux défaites succèdent les désillusions de plus en plus de proches de Napoléon, épuisés par sa quête incessante du pouvoir. Le 31 mars 1814, Napoléon est poussé à abdiquer et à l’exil sur l’île d’Elbe. Cet exil prend fin avec les Cent-Jours, une tentative de reconquête de pouvoir qui s’achève à Waterloo et se conclut par l’exil définitif à Saint Hélène. Alors que pendant toute la période de l’exil le souvenir de Napoléon s’estompe dans l’esprit des Français, l’annonce de sa mort en 1821 puis la parution du Mémorial de Sainte Hélène font revivre la légende napoléonienne.

En savoir plus:

Exposition « Napoléon. Images de la légende » (Du 7 octobre 2017 au 4 novembre 2018)

Musée des beaux-arts d’Arras
Abbaye Saint-Vaast – 22 rue Paul Doumer – 62 000 Arras.

https://napoleon.versaillesarras.com/

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