Musée du Domaine départemental de Sceaux

Le musée du Domaine départemental de Sceaux, créé en 1937 et situé au cœur du domaine de Sceaux, déploie ses collections dans plusieurs édifices prestigieux : le Château, l’Orangerie, le Pavillon de l’Aurore, le Petit Château et les Ecuries. La visite en accès libre de l’ensemble des bâtiments, accompagnée d’une promenade dans les allées du jardin, aux belles perspectives, dessiné par le Nôtre, offre au visiteur une passionnante promenade dans l’histoire, de l’époque de Colbert jusqu’à nos jours.

A l’emplacement de l’ancienne demeure des Colbert, détruite dans les premières années du XIX° siècle, les Mortier, duc et duchesse de Trévise, confièrent la construction d’un nouveau château à l’architecte Jean-Michel Le Soufaché, qui avait participé aux embellissements de la propriété des Luynes à Dampierre. Il s’inspira de nombreux projets qui avaient été tracés auparavant par Augustin-Théophile Quantinet, protégé par plusieurs grandes familles du Premier Empire. La première pierre de la nouvelle demeure fut posée en 1856 et le décor intérieur ne fut achevé qu’en 1862. Trois fois moins étendu que celui des Colbert, le château, présente des façades « brique et pierre », ainsi que de hautes toitures d’ardoise.

La collection de céramiques

Par sa variété, la collection du Musée du Domaine départemental de Sceaux illustre l’imagination et les performances techniques mises au service de la production céramique francilienne du XVIIème au XXème siècle.

Fascinés par les porcelaines de Chine et du Japon découvertes au XVème siècle, les Européens s’empressent de rechercher la formule de cette matière fine, translucide, aux décors raffinés. En France, la manufacture de Saint-Cloud produit la première un matériau proche, la porcelaine tendre. Pour la concurrencer et contourner son privilège, les centres de production de faïence fine se multiplient : Mennecy-Villeroy, Sceaux, Bourg-la-Reine, etc.

En 1768, la découverte du gisement de kaolin à Saint-Yrieix ouvre enfin la voie à la porcelaine dure.

D’abord sous protection royale ou princière, la fabrication de faïence fine ou de porcelaine s’industrialise dès le milieu du XVIII° siècle. Les recherches permettent de nouveaux décors émancipés de l’influence orientale.

La redécouverte du Japon aux Expositions de 1867 et 1878 entraîne un renouvellement : les artistes céramistes redécouvrent le rouge de cuivre, recherchent la fusion de la forme et de la matière.

Dès sa création, le musée présente quelques pièces en faïence de Sceaux. Mais depuis les années 1950, grâce à des achats nombreux, des dépôts, dons et legs importants (Millet, Hulot de Collard, Dalpayrat), le visiteur bénéficie d’une vue d’ensemble, de la diversité de la production manufacturière, et du renouveau de la fin du XIX° siècle représenté par Edmond Lachenal, Adrien Dalpayrat et Emile Decœur.

Les collections de mobilier et d’objets d’art

Le château abritant le musée de l’Ile-de-France a été restauré par le département des Hauts-de-Seine au début des années 1990. Ces importants travaux ont permis de restituer, au rez-de-chaussée, les décors aménagés sous le Second Empire pour le duc et la duchesse de Trévise par l’architecte Joseph-Michel Le Soufaché.

Les collections comprenant plus d’une centaine d’œuvres (meubles, tapisseries, cartels et pendules) sont regroupées autour de plusieurs thèmes :

  • le mobilier de l’ancien ou nouveau château de Sceaux, ainsi que celui ayant appartenu aux anciens propriétaires, comme les Colbert, les ducs du Maine, Penthièvre et Trévise, telle une commode en marqueterie de la première moitié du XVIIIe siècle, présentant la marque du domaine de Sceaux.

  • plusieurs meubles de l’ancien château de Neuilly, présentés dans l’ancienne chambre de la duchesse de Trévise. Cet ensemble comprend notamment un lit prestigieux commandé par la princesse Caroline Murat à l’ébéniste François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter (Inv. 90.67.1) et plusieurs fauteuils et chaises portant les estampilles des Orléans.

  • le mobilier provenant des anciennes demeures royales et princières d’Ile-de-France, comme Fontainebleau, Choisy, Saint-Cloud, Saint-Hubert, Bellevue, La Roche-Guyon.

La galerie de sculptures

Ces dernières années, une vaste opération de restauration du domaine entreprise par le département des Hauts-de-Seine favorise la réinstallation de sculptures dans les jardins. Parallèlement, une galerie de sculptures, présentant dans l’Orangerie les statues qui ornaient le domaine à l’époque des Colbert, a été ouverte au public en 2006.

Jean-Baptiste Colbert et son fils, le marquis de Seignelay, constituent, de 1670 à 1690, une exceptionnelle collection de sculptures – près de trois cents statues, bustes, termes et vases – destinée au décor du parc de leur seigneurie de Sceaux.

Les plus grands sculpteurs du règne de Louis XIV y travaillent : Michel Anguier, Pierre Puget, Gaspard Marsy, François Girardon, Jean-Baptiste Tuby, Antoine Coysevox  et Jean-Baptiste Théodon.

Les thèmes choisis par les Colbert sont caractéristiques du  goût de ce siècle pour l’Antiquité et l’allégorie qui permet de multiplier les allusions au nouveau propriétaire. Cette commande est complétée de nombreuses copies, réalisées à partir de modèles antiques célèbres d’Italie, constituant ainsi une collection prestigieuse.

Le décor des jardins varie peu au XVIIIe siècle. En 1793, le domaine de Sceaux devient bien national. De nombreuses statues sont dispersées vers d’autres sites, notamment les jardins du Luxembourg et des Tuileries, ou rejoignent de nouveaux musées, tels le Muséum (musée du Louvre) et le musée des Monuments français.

Sous le Second Empire, le duc et la duchesse de Trévise font restaurer l’ensemble du domaine, lui redonnant les lignes essentielles tracées par André Le Nôtre.

Au début des années 1930 l’architecte Léon Azéma reconstruit la cascade de Sceaux et y installe les sept mascarons en fonte peinte attribués à Auguste Rodin, réalisés en 1878 pour la grande cascade des jardins du Trocadéro.

Le parc est également orné d’œuvres contemporaines exécutées par René Letourneur au début des années 1950. Un bronze du même artiste est venu compléter les décors du parc en 2009.

Cette même année, le musée du Domaine départemental de Sceaux a participé activement au programme national de numérisation, impulsé par le Ministère de la Culture et de la Communication en proposant de numériser l’ensemble de son fonds de sculpture et de le rendre accessible au plus grand nombre sur son site Internet et sur la base nationale Joconde.

Les collections de peintures

Les collections du musée comptent 686 peintures, parmi lesquelles de beaux portraits et de remarquables paysages. Environ un quart sont exposées dans le château au rez-de-chaussée et au premier étage.

Les portraits évoquent les propriétaires du domaine de Sceaux, depuis 1670 jusqu’à la fin du XIXe siècle : les Colbert dans la seconde moitié du XVIIe siècle, les Maine et les Penthièvre au XVIIIe siècle, les Trévise au XIXe siècle.

Citons parmi les œuvres les plus prestigieuses les tableaux de François de Troy (1645-1730), grand peintre de la cour de Sceaux. Cet ensemble est particulièrement représentatif de l’art du portrait du règne de Louis xiv.

La section des résidences royales et princières d’Ile-de-France retient l’attention, apportant un double témoignage, historique et artistique, sur de célèbres domaines. Certains ont disparu, comme Saint-Cloud, Neuilly, Méréville, d’autres ont été transformés, tel Vincennes ou Versailles avant la construction de la galerie des Glaces.

Les peintures de paysages permettent de retracer l’évolution des sites franciliens de la fin du XVIIIe siècle au milieu de XXe siècle. Elles suivent également les mouvements de la peinture de paysage, du paysage historique hérité du XVIIIe siècle abordant notamment l’école de Barbizon, et l’impressionnisme  jusqu’au nouveau réalisme du début du XXe siècle, avec des œuvres rassemblées dans les années 1950-1960 dans le cadre du « Prix du paysage d’Île-de-France ».



Parmi les peintres contemporains, signalons l’importante donation faite par Jean Fautrier, dont la violente et tragique série des Otages, réalisée durant la seconde guerre mondiale. Elle atteste de la cohérence de ce fonds d’un intérêt toujours actuel.

Les collections de dessins

Le cabinet d’arts graphiques rassemble près de deux-mille-cinq-cents dessins. Un ensemble particulièrement riche sur le patrimoine historique et artistique de l’Île-de-France depuis le XVIIe siècle.

L’originalité de ce fonds tient à sa grande diversité. Diversité des thèmes représentés : paysages, villes, villages, châteaux et demeures, parcs et jardins souvent agrémentés de scènes de genres ou de représentations de la vie quotidienne. Diversité des genres grâce à des artistes peintres, architectes, décorateurs, topographes, jardiniers-paysagistes, voyageurs, graveurs ou illustrateurs. Diversité des techniques utilisées : pierre noire, sanguine, mine de plomb, fusain, plume, lavis, aquarelle, gouache et pastel.

Si le chef-d’œuvre de la collection est sans conteste l’exceptionnel dessin de quarante-deux mètres de long, exécuté par Carmontelle à la fin du XVIIIe siècle, les représentations des grandes demeures d’Ile-de-France figurent parmi les œuvres remarquables de ce fonds. Dessins préparatoires aux gravures diffusées en recueils ou  dessins d’architectures, de jardins et de vues topographiques, ils permettent, par leur très grande précision, d’apprécier des réalisations souvent disparues.

Un fonds de dessins contemporains complète cette collection. La première moitié du XXsiècle est représentée par des artistes de l’école de Paris ou du Nouveau réalisme, des illustrateurs et affichistes.

L’ensemble de la collection, sans cesse enrichie, fournit de précieuses informations sur l’histoire des jardins et du paysage et sur l’évolution des cadres de vie autour de la capitale.

Estampe

Constituée en 1937, lors de la création du Musée de l’Ile-de-France, à partir du fonds du Musée Carnavalet de Paris, la collection d’estampes s’est enrichie par des acquisitions successives et compte aujourd’hui 9500 œuvres environ.

 

Cette collection aborde l’Ile-de-France du XVIe au XXe siècle et propose une promenade dans le temps et l’espace à travers les domaines royaux et princiers, jardins, monuments, édifices religieux et vie quotidienne et rend compte d’un monde parfois disparu. Outre leur intérêt documentaire, ces estampes retracent l’évolution artistique de la représentation du paysage ainsi que du savoir-faire de grands dessinateurs et graveurs. A cet ensemble s’ajoutent des portraits ou effigies de personnages historiques, comme la famille d’Orléans d’après Franz Xaver Winterhalter, ainsi que des planches d’architecture, des cartes et des plans. Les divertissements et les jeux, la vie courante et le travail, la vie militaire, les faits divers et le chemin de fer au XIXe siècle constituent également des sujets très prisés par le public.

Le musée conserve également un riche fonds d’estampes d’artistes du XXe siècle dont une épreuve d’état de Paul Cézanne intitulée Paysage à Auvers, datée de 1873, quelques estampes de paysages de Jean-Baptiste-Armand Guillaumin oun encore André Jacquemin, Maurice de Vlaminck, André Derain, André Dunoyer de Ségonzac, Jacques Villon, Tsugarharu Foujita, Jean Fautrier et Jürg Kreienbühl. Cet ensemble présente une iconographie variée alliée à un réel intérêt esthétique : paysages, vues urbaines, portraits d’artistes et permet d’illustrer toutes les techniques, du burin à la sérigraphie, en passant par la pointe sèche ou la lithographie.

Plus d’informations:

Lieu:  Domaine départemental de Sceaux
Château de Sceaux 92330 Sceaux

Site internet: http://domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.fr

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