Les Beurdeley

 La famille Beurdeley constitue l’une des plus importantes dynasties de fabricants de meubles au XIXe siècle. Ils portèrent leur art à un niveau d’habileté rarement égalé. Ils exercèrent pendant trois générations de 1818 à 1895.
Les Beurdeley sont particulièrement renommés pour la qualité de leurs montures de bronze doré et le choix de matériaux précieux pour l’ornement de leurs meubles et de leurs objets d’art. L’emploi systématique de la dorure au mercure et la qualité de la ciselure leur permet de perpétuer la tradition d’excellence du XVIIIe siècle.
Garniture de Cheminée par Alfred Emmanuel Louis Beurdeley.
(c) Antiquités Bouley,
Proantic
Le fondateur de la dynastie, Jean Beurdeley, s’établit à Paris en 1804. Il y crée une modeste compagnie et bâtit lentement sa réputation. Il est situé au 355, rue Saint Honoré en 1818 et au 364, rue Saint Honoré de 1820 à 1839. En 1839, il occupe le prestigieux Pavillon de Hanovre au coin de la rue Louis-le-Grand et du Boulevard des Italiens, ce qui témoigne de sa réussite.
Lustre d’après Thomire, Attribué à la maison Beurdeley.
(c) Jakob F. Mueller Antiquitaeten, Proantic.
Son fils, Louis-Auguste-Alfred Beurdeley, connaîtra la célébrité et les honneurs. Il reprend l’entreprise paternelle en 1840 qu’il transfère rue Louis-Legrand, à l’angle du boulevard des italiens. Au commerce de meubles, objets d’art et de tableaux, il y ajoute un atelier de restauration qui sera le point de départ de l’atelier de fabrication.
Il poursuit l’oeuvre de son père au Pavillon de Hanovre où il crée des meubles en s’inspirant principalement du style Louis XVI. Il est l’un des plus talentueux créateurs de la deuxième moitié du XIXe siècle, excellant aussi bien dans le travail du bronze que dans l’ébénisterie.
Sous le Second Empire, il devient l’un des principaux fournisseurs du Garde-meuble impérial, il reçoit des commandes de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie, notamment à l’occasion de leur mariage, et fournit les maisons royales d’Europe.Il participe aux Expositions Universelles à Paris en 1855 et 1867 où il reçoit de nombreuses distinctions.
Meuble d’Alfred-Emmanuel-Louis Beurdeley, XIXème.
(c) bonhams
Alfred-Emmanuel-Louis Beurdeley, travaille avec son père, puis lui succède en 1875.  Spécialisé uniquement dans la fabrication de meubles de luxe copiés sur les beaux meubles anciens du Mobilier National, il excelle dans cette discipline. Il ne fabriqua que très peu de meubles originaux. Toujours installé au Pavillon de Hanovre, il ouvre des ateliers aux 20 et 24, rue Dautancourt. L’activité se poursuit dans le même esprit jusqu’en 1895.
Table d’Alfred-Emmanuel-Louis Beurdeley, XIXème.
(c) Sotheby’s
Alfred, comme ses confrères Dasson, Grohé ou Fourdinois, participe à la prestigieuse Exposition Universelle de 1878 où il reçoit la médaille d’or. Ce succès lui permet l’ouverture d’une galerie à New York. Sa participation à l’Exposition Universelle de 1883 à Amsterdam lui assure plus de réussite encore. Il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur.
La maison Beurdeley cesse ses activités en 1895 et le stock est dispersé lors de nombreuses ventes aux enchères.  Le fond de l’atelier était si riche qu’il fallu cinq ventes pour liquider plus de deux mille pièces. Quand aux meubles et objets d’art, elles comprirent trois mille neuf cent quarante-cinq numéros, en quinze ventes.

 

 

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