La Geisha, gardienne de la tradition japonaise

Une geisha aussi appelée geiko, est au Japon une artiste et une dame de compagnie, qui consacre sa vie à la pratique artistique raffinée des arts traditionnels japonais: danse, musique, poésie, littérature, calligraphie, ikebana (composition florale), chanoyu ( cérémonie du thé) et bien d’autres domaines encore pour des prestations d’accompagnement et de divertissement, pour une clientèle aisée.

Statuette en ambre rouge Jeune Femme asiatique, Geisha Japon XIXème ».
(c) Luc de Laval Antiquités , Proantic

L’ouverture des maisons de thé dans les quartiers de plaisirs au début du 18ème marque le début du métier de geisha. Cette institution séculaire entretient un rapport complexe avec le phénomène de prostitution. Leur fonction a souvent été fantasmée, il est a noter que l’octroi de faveurs amoureuses par la geisha à son client n’a jamais été entendu comme systématique.

brûle parfum Japon Impériale Meiji (1868-1912).
(c) Saône Antiquités, Proantic

Les premières geishas furent des hommes, que l’on nommait aussi « hôkan » (bouffon) ou « taiko-mochi » (porteur de tambour). Ils naquirent au début du XVIème siècle dans les quartiers réservés, seuls endroits où le gouvernement autorisait la prostitution.

Par leur conversation légère, leurs talents de comédien et de musicien ils animaient les soirées dans les quartiers de plaisirs où les hommes se rendaient pour s’amuser et éventuellement finir la nuit en compagnie d’une yûjo (prostituée).

Pied de Lampe, décor de geisha, Circa 1880.
(c) Jean Luc Ferrand Antiquités, Proantic

En 1751 apparut la première femme taiko-mochi à Shimabara, le quartier réservé de Kyoto. En quelques années le nombre de femmes dans la profession s’accrut, on les appela « onna geisha » (femme geisha).

Puis vers 1780 les femmes devinrent définitivement plus nombreuses que les hommes et après 1800 le mot geisha n’a plus désigné que des femmes. Et depuis, que ce soit par leurs techniques ou leur beauté, elles sont restées un élément important de la culture japonais

Statuette en porcelaine représentant une geisha portant un riche costume traditionnel.
(c) Galerie FCP Coridon, Proantic

Dans les écoles des hanamachi, quartier qui regroupe les salons de thé, les geisha étudient plusieurs disciplines artistiques : la musique, les danses traditionnelles, le théâtre nô… Ce qui n’appartient pas au programme des écoles, comme le haiku ( poème court), fait l’objet de cours particuliers. « En général, les geishas ont toutes une spécialité artistique. » C’est ce qu’elle appelle son gei ( art). Les geiko spécialisées en danse sont appelées tachikata et celles spécialisées dans un instrument et le chant sont nommées jikata.

Boîte pyrogène à décor de Geisha avec nacre, fin XIX ème.
(c) Antiquités Caignard, Proantic

Expertes des arts traditionnels, les geisha seraient également à considérer comme de véritables œuvres à part entière. Parées des plus beaux kimono qui soient, maquillées et coiffées avec soin, ces femmes semblent en effet tout droit sorties d’un monde onirique, dont la beauté et l’élégance sont sans égal depuis plus de deux siècles.

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