La Sculpture en terre cuite

De toutes les techniques de la sculpture, la plus simple à mettre en œuvre, et aussi la plus ancienne, est la technique du modelage à main libre. Elle n’exige pas nécessairement l’utilisation d’outils particuliers puisque la main du sculpteur suffit à modeler une matière naturelle et malléable comme l’argile .

Le sculpteur connaît deux procédés pour modeler la matière : Le procédé de modelage par accumulation de matière et le procédé de modelage par suppression de matière. Ce dernier procédé est facilité par l’utilisation d’outils, des « mirettes ou ébauchoirs» permettant d’enlever ou de modeler  la matière . Mais, bien souvent, c’est en combinant les deux procédés que le sculpteur façonne son œuvre. Le modelage permet au sculpteur de réaliser rapidement son ébauche dans l’argile, puis de la modifier et de la rectifier à volonté tant que l’argile ne sèche pas. Ainsi les artistes prennent soin de préserver leurs sculptures sous un linge humide entre chaque séance de travail.

Groupe En Terre Cuite, Ecole Française 1er Partie Du XIXème Siècle. (c) Galerie Antiquités Flipo, Proantic
Groupe En Terre Cuite, Ecole Française 1er Partie Du XIXème Siècle.
(c) Galerie Antiquités Flipo, Proantic

A partir de la Renaissance, le modelage s’est vu attribuer un caractère privilégié, dans la mesure où l’essentiel du travail du sculpteur, dès cette époque, a davantage résidé dans la conception et le façonnage des modèles que dans l’exécution des œuvres définitives. Celle-ci a été laissée le plus souvent aux mains des mouleurs, fondeurs et des praticiens.

Il a servi dans la majorité des cas à façonner des œuvres, ayant un caractère préparatoire et transitoire, destinées à être reproduites ou traduites dans d’autres matériaux (bronze, marbre, etc.). Rodin, lui, est modeleur. Des quelque deux cents œuvres qui sortiront des ateliers de Rodin de son vivant, aucune ne sera taillée par lui.

Faune et bacchante en terre cuite. XVIIIème siècle. (c) Proantic, galerie Antiquité Toscani
Faune et bacchante en terre cuite. XVIIIème siècle.
(c) Proantic, galerie Antiquité Toscani

Le modelage d’une ronde-bosse par adjonction de boulettes (écrasées) ou de colombins se pratique, selon les cas, avec ou sans armature. Les sculptures de grand format qui doivent servir de modèle définitif et ne sont pas soumises à la cuisson, se façonnent presque toujours à partir d’une armature.  Le sculpteur commence  par faire une armature en fil de fer pour que la terre ne s’effondre pas sous son propre poids, puis modèle la terre avec ses doigts.

Les sculptures en argile destinées à être cuites pour être conservées, qu’on appelle aussi « terre cuite », sont presque toujours évidées. Elles ne renferment pas d’armature qui ferait fendre et se crevasser la terre. Cet évidement, indispensable pour faciliter le séchage et éviter les risques d’éclatement au moment de la cuisson, s’opère après l’achèvement de l’œuvre.

Putti en Terre Cuite Epoque XIXème Siècle. (c) Galerie Laurence Helmer et Maison James, Proantic
Putti en Terre Cuite Epoque XIXème Siècle.
(c) Galerie Laurence Helmer et Maison James, Proantic

L’artiste est d’abord confronté à l’argile à partir de laquelle il modèle son sujet. Après la conception de celui-ci, intervient la période de séchage jusqu’à 1 mois puis l’épreuve de la cuisson obéissant elle-même à une progressive « montée en puissance » de 600 degrés d’abord, jusqu’à 1 200 degrés ensuite. Évacuation de l’eau puis réelle cuisson de l’argile.

Grande sculpture d'époque Empire, vers 1820 en terre cuite, représentant un sphinx. (c) Galerie Antiques Provence, Proantic
Grande sculpture d’époque Empire, vers 1820 en terre cuite, représentant un sphinx.
(c) Galerie Antiques Provence, Proantic

L’estampage de sculpture en terre cuite

L’estampage de terres cuites est une technique aux origines millénaires qui associe le travail de l’argile dans des formes de plâtre et la sculpture de chaque exemplaire.

Cette technique  conjugue sculpture et travail de l’argile à modeler dans des formes de plâtre. Pour la réalisation de chaque modèle, un ensemble de formes de plâtre est nécessaire. Cette technique permet d’éditer plusieurs tirages authentiques de l’œuvre d’un artiste avec une finesse d’expression quasi inégalable.

Nombre de sculpteurs ont à cœur d’assurer l’édition de leurs œuvres en plusieurs exemplaires. Certains, comme Houdon, créent une activité d’estampage au sein de leurs ateliers, d’autres confient leurs originaux à des estampeurs qui en relèvent la forme et peuvent ensuite réaliser plusieurs tirages. Des œuvres célèbres d’autres époques sont également retirées par ce procédé.

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