Château de Condé-en-Brie

Le château de Condé est un domaine privé  situé à Condé-en-Brie (Aisne), sur la route du Champagne. Berceau des princes de Condé, le château de Condé-en-Brie, classé Monument Historique, abrite un magnifique décor intérieur des XVIIe et XVIIIe siècles, réalisé par des artistes prestigieux, tels que Watteau, Boucher, Oudry et Servandoni, à la demande des Bourbon, des Condé, des princes de Savoie et du marquis de La Faye.

Le château de Condé qui a le privilège d’avoir donné son nom à l’une des branches les plus illustres de la Maison de Bourbon, connut alors un sort moins enviable. En 1711, Louis XIV confisqua les biens des Savoie en France, sans doute pour se venger des échecs que lui avait fait subir le prince Eugène à la tête des armées autrichiennes. Le château mis sous séquestre, fut occupé militairement de 1711 à 1719 et se trouva en fort mauvais état quand il fut acheté par Jean-François Leriget de La Faye.

salle de bal décorée par Servandoni

Cet homme doué de nombreux talents fut à la fois un financier, un homme de lettres et un diplomate au service du roi Louis XIV et du Régent.

Administrateur de la Compagnie des Indes, membre de l’Académie française, il fut aussi chef du Cabinet royal et conseiller particulier du roi. À ce titre, il était chargé de missions importantes, entre autres, celle de chercher une épouse pour le jeune Louis XV. Déjà propriétaire à Paris de deux hôtels où il donnait des réceptions littéraires, il voulut jouir d’une résidence « des champs » en transformant Condé à la mode du xviiie siècle.

Chambre du musicien décorée par Antoine Watteau

Il en confia la réalisation à Servandoni, l’un des architectes du palais Farnèse à Rome, maître du trompe-l’œil et spécialiste du décor de théâtre mobile. Celui-ci donna au château son aspect actuel. Il ne conserva que les trois bâtiments entourant la cour d’honneur. En supprimant la quatrième aile qui fermait la cour, il y fit entrer le soleil. Il refit les toitures et voulut donner à la façade l’aspect symétrique au goût du jour, mais il se heurta à la partie du XIIIème siècle et l’épaisseur des murs l’obligea à exercer son talent de trompe-l’œil en faisant des fausses fenêtres sur une partie de la façade. Il fut également chargé de décorer l’intérieur.

Chambre d’olympe – comtesse de soissons.

Il remplaça l’escalier de pierre Renaissance par un vaste escalier d’honneur mettant en valeur les toilettes (modes vestimentaires) de l’époque. Il décora lui-même le grand salon central, consacré au théâtre et à la musique. Ses toiles peintes à la manière des décors de théâtre sont tendues sur les quatre murs, reproduisant en trompe-l’œil des statues de Girardon exécutées pour le parc de Versailles et des scènes mythologiques, copies des fresques du palais Farnèse.

Salon décoré par Jean-Baptiste Oudry

Le marquis de la Faye, grand collectionneur de tableaux, obtint en outre le concours de peintres célèbres de l’époque. Jean-Baptiste Oudry peignit pour un autre grand salon quatre magnifiques tableaux représentant des retours de chasse et de pêche. Les autres pièces furent décorées par Watteau et ses élèves ; Pater, Lancret et Bonaventure de Bar, ainsi que Lemoyne et ses élèves.

Malgré les destructions de la guerre de 1914, de nombreuses peintures sont restées en bon état de conservation tandis que d’autres ont été restaurées avec soin grâce au concours d’ateliers prestigieux. Ce travail de décoration fut poursuivi par son neveu et héritier, Jean-François II Lériget de la Faye dont la fille épousa le comte de la Tour du Pin Lachaux.

En savoir plus:

www.chateaudeconde.fr

 

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