Cartier et les arts de l’Islam. Aux sources de la modernité

Créée en 1847 par Louis-François Cartier, la Maison est initialement spécialisée en vente de bijoux et d’objets d’art. Son fils Alfred reprend la direction de l’activité en 1874 et y associe son fils aîné Louis en 1898. Cartier conçoit alors ses propres bijoux tout en poursuivant une activité de revente de pièces anciennes.

Ornement de tête — Cartier, New York, Vers 1924 Platine, or blanc, or rose, diamants, plumes Marian Gérard Collection Cartier © Cartier

Au début du XXe siècle, Louis Cartier est à la recherche de nouvelles sources d’inspiration. Paris est alors le haut lieu du commerce de l’art islamique et c’est certainement au travers des grandes expositions organisées à Paris, au Musée des Arts Décoratifs en 1903 puis à Munich en 1910, que Louis découvre avec passion ces formes nouvelles qui imprègnent progressivement la société française.

Collier « hindou », Cartier Paris, 1963 Platine, or, diamants, saphirs, émeraudes, rubis. Commande spéciale de Daisy Fellowes en 1936, modifiée à la demande de sa fille, la comtesse de Castéja, en 1963. Nils Herrmann. Collection Cartier © Cartier

En quête de pierres précieuses et de perles, Jacques Cartier se rend en Inde où il collecte des bijoux anciens et contemporains, pour les revendre en l’état, s’en inspirer ou les recomposer au sein de créations nouvelles.
Chefs-d’œuvre de l’art islamique, dessins, livres d’ornements et d’architecture, photographies et documents d’archives nous plongent dans le processus créatif à la recherche des sources d’inspirations originelles des bijoux et objets de la Maison Cartier.

Projet de poudrier Cartier, Paris Vers 1920 Crayon graphite, encre de Chine et gouache sur papier transparent Archives Cartier Paris © Cartier

Les différentes sources d’inspiration et les bijoux orientaux qui enrichissent
les stocks de la Maison contribuent au renouvellement des formes : mandorles, palmettes, fleurons, rinceaux, ocelles, tigrures, écailles, etc., constituent un vaste répertoire de motifs dans lequel puisent les dessinateurs de la Maison.

Panneau de revêtement — Iran Fin xive – xve siècle © Musée du Louvre/ Raphaël Chipault

Louis Cartier innove aussi par de nouvelles associations de couleurs et de matières (lapis-lazuli et turquoise, jade ou émeraude et saphir…) et par l’emploi de techniques de fabrication inspirées du monde indo-persan. Parfois aisément identifiables, d’autres fois décomposés et recomposés jusqu’à rendre leur source intraçable, les motifs et les formes issus des arts et de l’architecture de l’Islam intègrent le langage stylistique des dessinateurs jusqu’à constituer encore à ce jour une partie du répertoire de la Maison.

Pendentif, Cartier Paris, commande de 1902 Or, argent, diamants. Ancienne collection Jane Hading. Vincent Wulveryck, Collection Cartier © Cartier

À travers un parcours thématique et chronologique décliné en deux volets, l’exposition retrace, dans une première partie, l’origine de cet intérêt pour les arts et l’architecture de l’Islam à travers le contexte culturel parisien du début du XXe et explore le climat de création autour des dessinateurs et des ateliers, à la recherche de leurs sources d’inspiration. La seconde partie illustre le répertoire de formes inspiré par les arts de l’Islam depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours.

Nécessaire, Cartier Paris, 1924 Or, platine, nacre, turquoises, émeraudes, perles, diamants, émail. Nils Herrmann. Collection Cartier © Cartier

Le Musée des Arts Décoratifs présente l’exposition « Cartier et les arts de l’Islam. Aux sources de la modernité » jusqu’au 20 février 2022

MAD Musée des Arts Décoratifs, Paris 1er

Vous aimez aussi