Faïences J. Vieillard et Cie

Le Bordelais d’origine anglaise, David Johnston, ayant fondé une faïencerie  en 1836 sur le quai du Bataclan, s’associe en 1840 à Jules Vieillard (1813-1868), un commerçant parisien. Lui succédant six ans plus tard, ce dernier use habilement des techniques spécifiques à la faïence fine. Multipliant les décors, Vieillard réalise une céramique élégante répondant au goût d’une clientèle bourgeoise. À son décès en 1868, ses deux fils, Albert et Charles Vieillard, reprennent la manufacture, qui emploie alors mille trois cents ouvriers.ce qui plaçait cette fabrique Au début de la IIIe République au 3e rang national, après Sarreguemines et Creil et Montereaux.

faïence de Bordeaux .  Manufacture Jules Vieillard
Service de vaisselles en faïence de Bordeaux .
Manufacture Jules Vieillard .
(c) Proantic, Francis Le Noir Antiquités

Outre un bon réseau de distribution parisien, elle bénéficie également du marché d’exportation, porté par les navires chargés de grands vins quittant le port de Bordeaux. Les faïences Vieillard, couronnées à plusieurs reprises aux expositions universelles, se distinguent par la délicatesse de leur exécution ainsi que par la variété de leurs motifs décoratifs.

Plat Ovale Faïence Bordeaux Vieillard Grands Oiseaux Millet Héron XIXè
Plat Ovale Faïence Bordeaux Vieillard Grands Oiseaux Millet Héron XIXè.
(c) Proantic, Luc de Laval Antiquités

Esprit très pratique,Vieillard va se détacher progressivement de l’inspiration anglaise et créer des modèles nouveaux très colorés avec des motifs floraux ou orientaux. Il va inventer aussi bien en faïence qu’en porcelaine, de multiples modèles particulièrement charmants en services de table, lampes, coupes, pendules, chandeliers, bénitiers, vases, flacons, salières, torchères et autres crucifix. Merveilleuse collection d’une extrême finesse et d’une grande originalité.

Cache Pot Bordeaux Vieillard.
Cache Pot Bordeaux Vieillard. XIXème.
(c) Proantic, Artémisia

À la mort de Jules Vieillard en 1868,  ses deux fils, Albert (1841-1895) et Charles (1842-1893) diversifient la production en faisant d’importantes innovations artistiques. L’apparition de nouvelles techniques, comme celle des émaux en relief consacrés à l’Exposition Universelle de 1878, est accompagnée de l’arrivée de nouvelles sources d’inspiration, notamment grâce à un collaborateur des frères Vieillard, brillant praticien des émaux sous glaçure et en relief cerné, Amédée de Caranza. Il intègre la faïencerie en 1875 et introduit un répertoire décoratif extrême et moyen-oriental.

Compotier en faïence fine de la manufacture Bordeaux Vieillard XIXè
Compotier en faïence fine de la manufacture Bordeaux Vieillard XIXè.
(c) Proantic, Luc de Laval Antiquités

La production de faïence fine la plus brillante et sans doute la plus originale de la manufacture j. Vieillard et cie,, est celle qui fut consacrée à l’orientalisme. Peu de fabriques ont traité de manière aussi riche les styles turc, persan, et d’Extrême-Orient. Nulle part le japonisme ne s’est manifesté de manière aussi savante et élaborée qu’à Bordeaux, ou l’ oeuvre d’Hokusai, notamment les quinze recueils de Manga, ont été explorés et utilisés de façon particulièrement subtile et approfondie.

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