Adolphe APPIAN - Paysage rural à la chaumière - Huile sur toile - Signée

La composition présente une scène champêtre dominée par une humble chaumière au toit de chaume brun-orangé qui occupe la partie droite de la toile. L'architecture rustique se fond harmonieusement dans son environnement naturel, soulignée par la présence d'un arbre majestueux dont la silhouette sombre se détache contre un ciel tourmenté. À gauche, le paysage s'ouvre sur une perspective vallonnée où l'on distingue d'autres bâtisses nichées dans le lointain.

Le premier plan célèbre la flore sauvage avec une prairie émaillée de touches colorées : des fleurs jaunes et bleues ponctuent le vert dense de l'herbe, apportant lumière et vie à la scène. Cette attention portée aux menus détails botaniques témoigne de l'observation attentive de l'artiste.

La facture picturale est particulièrement expressive. Appian emploie une touche vigoureuse et enlevée, visible notamment dans le traitement du ciel aux nuages gris et blancs brossés avec énergie. Les empâtements généreux créent une matière riche et tactile. La palette chromatique privilégie les tons sourds et naturels - gris argentés, verts profonds, bruns terreux - typiques de l'esthétique naturaliste de la seconde moitié du XIXe siècle.

Cette étude atmosphérique capture un instant fugace, probablement un temps orageux ou venteux, démontrant l'intérêt d'Appian pour les variations météorologiques et lumineuses. Le format intimiste et l'exécution directe suggèrent qu'il pourrait s'agir d'une étude réalisée en plein air, pratique chère à l'artiste qui fut l'un des pionniers de cette approche dans la région lyonnaise.

L'oeuvre est signée en bas à gauche. Elle est en très bon état et a fait l'objet d'un rentoilage ancien. Elle est placée dans un cadre en bois stuqué patiné et bande de velours, lui aussi en très bon état.

L'artiste
Adolphe APPIAN, pseudonyme de Jacques Barthélémy APPIAN est né en 1818 à Lyon, où il est mort en 1898. Il s’est formé à la peinture à l’école des Beaux-Arts de la même ville. Il est un temps dessinateur de motifs pour les soieries, avant de se tourner vers une pratique plus artistique. Il débute au Salon de 1835 à Paris et expose au Salon de 1847 à Lyon, puis régulièrement dans les Salons de ces deux villes à partir de 1855. Il obtiendra une médaille d’or au Salon de Paris en 1868.

En 1852, la rencontre de Camille Corot et de Jean-François Daubigny a un impact décisif sur sa carrière : c’est là qu’il décide de se consacrer exclusivement à la peinture et à la gravure, et qu’il adopte le style de l’école de Barbizon. Il fera plusieurs séjours à Fontainebleau, mais aussi dans le Bugey, sur la Côte méditerranéenne, etc.

Il connaît le succès de son vivant. Napoléon III lui achète même une toile en 1867. A la même période, il éclaircit sa palette, jusque-là composée de teintes froides et chaudes.
Adolphe Appian est aussi un remarquable graveur. Il pratique l’eau-forte avec virtuosité, comme en témoignent les gravures que nous proposons. Bien avant les Impressionnistes, il réalise de nombreux monotypes.
Il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1892.

De nombreux musées français conservent ses œuvres (musées de Lyon, Chambéry, Bourg-en-Bresse, Cannes, Montpellier, Cherbourg, Nice, etc.). Appian est également très apprécié aux Etats-Unis. On trouve ses œuvres en particulier à San Francisco et à Cleveland.
Les œuvres d’Appian ont fait l’objet de nombreuses ventes publiques et y rencontrent toujours un grand succès.

Œuvre visible à la galerie (07240).
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