Laque polychrome matée et satinée sur fond de feuilles d’or. Rochers travaillés en effet de matière à la laque céladon. Signé en bas à gauche.
52.50 x 87.50 cm
Cadre d’origine en laque arrachée brune.
Avec l’encadrement : 68 x 103 cm.
Bibliographie:
Gaston Suisse, L'art du laque. Marseille : Galerie Alexis Pentcheff, catalogue d’exposition, 15 mai – 4 juillet 2020.
Poissons Japonais, reproduit au n° 41, p. 71.
Exposition :
Salon d’Automne, 1947, Musée des beaux-arts de la Ville de Paris, 26 septembre - 2 novembre 1947, n°1229 de l’exposition.
Certificat d'authenticité établi par M. Dominique Suisse.
De l’Orient à l’Art Déco : le voyage esthétique de Gaston Suisse
Peintre, dessinateur, laqueur et figure emblématique de l’Art Déco, Gaston Suisse naît à Paris dans un environnement propice à l’éveil artistique. Son père, collectionneur passionné d’arts asiatiques et d’Art Nouveau, l’initie dès l’enfance à l’esthétique orientale et au monde animalier.
C’est au Jardin des Plantes qu’il découvre les animaux qu’il observera toute sa vie avec rigueur et fascination. Il y fait aussi la rencontre décisive de Paul Jouve, maître de l’art animalier.
Formé à l’École des Arts Décoratifs, il se spécialise dans l’art de la laque, une technique qui deviendra sa signature. Dès ses premières œuvres, il est salué par la critique et reçoit des distinctions, notamment une médaille d’or avant même ses 18 ans. La guerre n’interrompt pas sa création : mobilisé, il continue de dessiner depuis le front et envoie ses travaux à Paris.
À son retour, il se lance pleinement dans la recherche et l’expérimentation autour de la laque, mêlant savoir-faire traditionnel asiatique et innovations techniques.
Gaston Suisse perfectionne ses formules, invente de nouveaux procédés — dont une célèbre laque rouge inspirée du "sang de bœuf" — et introduit dans ses œuvres des matériaux précieux : coquilles d’œuf, feuille d’or, vernis synthétiques. Son style se caractérise par une grande pureté de ligne, une géométrisation progressive des formes et une composition souvent influencée par l’abstraction.
Artiste complet, il collabore avec les plus grands noms de la décoration : il réalise des panneaux, coffrets, tissus, vitraux, meubles et décors pour l’Opéra de Paris, Hermès, ou encore la Comédie Française.
Il participe à de nombreuses expositions internationales et obtient plusieurs prix prestigieux, notamment lors de l’Exposition coloniale de 1931 et l’Exposition internationale de 1937, où il crée un décor monumental pour le Palais de Tokyo.
Après la Seconde Guerre mondiale — durant laquelle il est fait prisonnier puis s’évade — Gaston Suisse reprend son œuvre avec ferveur. Il expose régulièrement, notamment au Salon d’Automne et au Salon des Artistes Animaliers. En parallèle de ses pièces finalisées, il laisse une œuvre foisonnante de dessins, croquis et études animalières d’une grande précision.
Jusqu’à sa mort en 1988, l’artiste poursuit avec exigence son exploration du vivant et de la matière. Ses œuvres, aussi techniques qu’élégantes, sont aujourd’hui conservées dans de grandes institutions françaises et internationales : le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, le Musée des Années Trente à Boulogne, ou encore le Dallas Museum of Art.
Découvrez plus d’œuvres de cet artiste sur le site de la galerie : https://www.galeriepentcheff.fr/fr/peintre-gaston-suisse#Oeuvres