Le couvercle, légèrement bombé, représente la bacchante allongée parmi la végétation, les grappes de raisin et les fleurs, enveloppée dans un tissu pourpre ondulant, gardée par de petits amours nus symbolisant le jeu, la musique et le désir. Le corps du coffret, quant à lui, déploie un récit continu en haut-relief, avec de multiples scènes pleines de dynamisme : enfants musiciens avec cymbales, lyres et flûtes?; petits faunes foulant le raisin?; muses peignant sur chevalets ou sculptant des bustes classiques, en hommage aux Arts Libéraux. La combinaison de ces éléments crée une œuvre festive, riche en symbolisme dionysiaque et en vitalité, avec une exécution technique extraordinaire.
Réalisé en porcelaine tendre, il présente une décoration au pinceau dans des tons vifs de rose, pourpre, vert et doré sur fond blanc, typique des productions les plus exquises de Capodimonte. La monture métallique en bronze doré du couvercle, avec charnière et fermoir à motif d’acanthe, est d’époque, légèrement patinée, et confère élégance et fonctionnalité. L’intérieur est propre, et toute la pièce est exempte de fissures, de restaurations ou de manques. La polychromie est conservée en excellent état, ce qui augmente notablement sa valeur.
La marque bleue sous la base, avec un lys bourbonien surmontant une « N », est caractéristique de la Manufacture Royale de Naples entre 1771 et 1834. Cette marque, accompagnée du titre manuscrit, confirme l’authenticité et la datation approximative de la pièce. La scène représentée dérive directement de la gravure La Bacchante endormie de Cathelin (vers 1770), ce qui renforce le lien avec le répertoire esthétique français adapté par les artistes italiens.
Ce coffret se distingue non seulement par sa beauté formelle, mais aussi par sa rareté sur le marché de l’art décoratif, étant une pièce de collection idéale pour enrichir une vitrine de porcelaines nobles ou une collection dédiée à l’art néoclassique. Il serait également parfait comme point focal dans une bibliothèque ou un salon de style classique, où sa présence sculpturale, ses couleurs vibrantes et son inspiration mythologique ajouteront une touche de raffinement et de distinction.
Une œuvre unique et d’un grand charme historique, idéale pour les amateurs d’art classique européen et de porcelaine de haute école. Ne manquez pas l’occasion d’acquérir ce joyau de Capodimonte.
Dimensions : 28,5 cm x 18 cm (11,22 in x 7,09 in)
Histoire de « La Bacchante endormie »
La figure de la « bacchante endormie » provient de la mythologie gréco-romaine, où les bacchantes (ou ménades) étaient les prêtresses du dieu Dionysos (Bacchus dans la version romaine), connues pour leurs célébrations extatiques et leur lien avec la nature, le vin, la musique et la démesure. À partir du XVIIIe siècle, l’image de la bacchante a acquis une nouvelle interprétation esthétique, notamment en France, où elle est devenue un symbole de liberté sensuelle et d’harmonie avec la nature. L’un des exemples les plus influents fut la gravure La Bacchante endormie réalisée par Pierre-Gabriel Cathelin vers 1770, inspirée de dessins attribués à Jean-Honoré Fragonard.
Cette image fut reproduite et réinterprétée aussi bien en peinture qu’en sculpture et dans les arts décoratifs. La manufacture napolitaine de Capodimonte, en particulier durant la période de Filippo Tagliolini en tant que directeur artistique (1790–1808), a intégré cette iconographie dans ses compositions, l’adaptant au langage néoclassique. Les pièces produites durant cette période reflètent un profond intérêt pour les modèles classiques, la vie bucolique idéalisée et l’exaltation des arts et des sens. Ainsi, la figure de la bacchante endormie est passée d’une représentation mythologique à une allégorie de l’art, du rêve créatif et de l’idéal féminin selon l’esthétique du Grand Tour.
La Manufacture Royale de Porcelaine de Naples, héritière de la fondation bourbonienne de Capodimonte, jouissait d’un grand prestige en Europe, exportant ses pièces aux cours de Vienne, Paris et Madrid. L’introduction du haut-relief polychrome et l’usage de scènes narratives autour de pièces utilitaires comme des coffrets ou des boîtes décoratives furent l’une de ses principales innovations, inspirant les décennies suivantes de production en Italie, en France et en Allemagne.