Ravissant lustre rocaille en délicate porcelaine de Meissen de la période Marcolini, vers 1790, provenant de la résidence du roi Alphonse XIII à Biarritz. D’un point de vue compositionnel et sémantique, il est réalisé comme une fontaine végétale dynamique qui se détache de la corbeille. Il s’agit d’une structure à deux niveaux pour 9 bougies avec une ceinture décorative, ornée d’oiseaux de paradis (canaris) et de guirlandes suspendues. Les couleurs les plus délicates de la porcelaine, lilas, azur et rose, lui confèrent un charme particulier. L’axe central est efficacement mis en valeur et complété par une grande guirlande de fleurs, réalisée avec des bijoux de toute beauté. Épées en bleu sous glaçure avec un astérisque à la base.
L’époque de Marcolini (1774-1814)
Outre sa carrière politique mouvementée, le comte Camillo Graf Marcolini devient en 1780 directeur général des arts et des académies d’art. De 1774 à 1814, il fut directeur de la manufacture de porcelaine de Meissen . À son instigation, de 1775 à 1814, la marque de l’épée de Meissen fut en outre marquée d’une étoile, appelée « marque Marcolini ». La période Marcolini est considérée comme l’une des heures de gloire de la manufacture de porcelaine de Meissen.
Les fleurs de porcelaine sont une spécialité que l’on doit initialement à la célèbre Manufacture Royale de Saxe, appelée plus communément la Manufacture de Meissen dès 1709 par Frédéric Böttger. Cette invention et la maîtrise technique des porcelaines de Saxe parviennent en France grâce aux nombreux cadeaux diplomatiques d’Auguste III, roi de Pologne et électeur de Saxe, dont la fille Marie-Josèphe épousa en 1947 le fils unique de Louis XV.
La Manufacture française de Vincennes (ancienne dénomination de la Manufacture de Sèvres avant 1756) sera fortement soutenue par le Roi Louis XV afin de concurrencer directement les productions de Meissen.
