L’une des premières spécialités de la manufacture de Vincennes, crée le 24 juillet 1740 grâce au soutien de Louis XV, fut la production de fleurs en porcelaine. C’est la manufacture de Meissen qui fut la première, en Europe à en fabriquer, mais les fleurs réalisées par la manufactures de Vincennes étaient bien plus fines et mieux peintes que celles de Saxe, elles imitaient à la perfection la nature.
(c) Galerie Marc Philippe, Proantic
La production de fleurs en porcelaine a commencé à Vincennes vers 1741 avec une équipe de femmes extérieures à la manufacture qui les créaient pour être ensuite enfournées et décorées à la manufacture. Vers 1749 l’atelier de Madame Gravant comprenait environ 45 ouvriers et le couple Thévenet qui avait la charge de les décorer en avait produit plus de mille pendant le deuxième semestre de 1748. De son coté, claude le Boitteaux s’occupait de monter les fleurs sur des tiges de canetille recouvertes de feuilles en soie.
paire de bougeoirs en porcelaine de Meissen d’époque Louis XV
Petits cache-pots en porcelaine de Vincennes, XVIIIème siècle
Les marchands merciers, « grands consommateurs » de ces éléments décoratifs pouvaient les vendre séparément pour garnir des jardinières mais le plus souvent, ils se chargeaient de faire monter les fleurs en porcelaine de diverses manières. Elles servirent le plus souvent à décorer des objets en bronze doré ou en tôle peinte tels que des cartels, candélabres, lustres, appliques, mais aussi les marchands merciers les combinaient avec des figurines en porcelaines de saxe ou les utilisaient pour créer de somptueux bouquets de fleurs artificielles.
en tôle et fer patiné de couleur verte,
à décor de feuillage et de fleurs en porcelaine.
(c) David Balzeau & Pascale Brion, Proantic
On recense plusieurs de ses bouquets de fleurs en porcelaine: un a été livré à Madame de Pompadour, un autre à la reine Marie-Lecinzka , ou encore le bouquet de la Dauphine Marie-Josèphe de Saxe (femme du dauphin louis Ferdinand, fils de Louis XV. ) qu’elle avait offert en 1749 en cadeau à son père Auguste III, très peu ont survécu et la majorité ont été remontés au XIXème siècle.
