Les Fabriques ou « Folies » du Château de Groussay

Tente tartare Groussay

Situé à Montfort l’Amaury près de Rambouillet dans les Yvelines . Le Château de Groussay, à moins de 50 kms de Paris a été construit en 1815 par la Duchesse de Charost, la fille de Madame de Tourzel, gouvernante des enfants du roi Louis XVI et de Marie-Antoinette. Racheté en 1938 par Charles de Beistegui, esthète inspiré, le château de Groussay s’agrandit en 1952 de deux ailes. Le château de Groussay est surtout célèbre pour ses jardins Labellisé « jardin remarquable » inspirées des parcs du XVIIIème siècle et des jardins dits anglo-chinois.

colonne observatoire, parc Groussay
Colonne observatoire, parc Groussay

Ce parc  du château de Groussay de trente hectares à la végétation parfois plus que centenaire, véritable voyage à travers le monde regorge de «fabriques» ou «folies», de petites constructions de caractère romantique, que l’on peut découvrir dans le parc qui ont été crée par Charles de Beistegui dans les années 1950-1970.

Modifiant le terrain, creusant des lacs et des canaux, Charles de Beistegui a imaginé et réalisé en vingt ans avec la complicité de deux artistes: l’architecte et décorateur d’origine cubaine Emilio Terry imprégné de culture classique, et le peintre d’intérieur Alexandre Serebriakoff, une oeuvre aussi originale que la décoration intérieure du château.

L’ensemble est classé « Monument Historique  » depuis 1993.

Le pond palladien Groussay
Le pond palladien parc Groussay © DR – Château de Groussay

Les Fabriques ou « Folies » du Chateau de Groussay

LA TENTE TARTARE

Edifié en 1960 et conçue en tôle peinte, la tente Tartare abrite dix mille carreaux de Dleft. Elle s’inspire de celle que le roi Gustave III de Suède a élevé en 1781 à Drottningholm.

Le TEMPLE DU LABYRINTHE

Au centre d’un petit labyrinthe végétal, une « fabrique » en pierre, construite en 1967.

LE PONT PALLADIEN

Conçu en 1960 par Emilio Terry, il rappelle le pont de Wilton-Park en Angleterre et le pont des Guglie à Venise, où Charles de Bestegui possédait le palais Labia, qui abrita le « Bal du siècle » en 1951

COLONNE OBSERVATOIRE

Inspirée de la colonne Vendôme, elle a été conçue en 1962. A son sommet on y découvre la campagne d’Ile de France.

PAGODE CHINOISE

Réalisée par Emilio Terry, décorateur et architecte d’origine cubaine, complice de Charles de Beistegui, la pagode, créée en 1963, a nécessité un bassin, une île et de lourds aménagements.

PYRAMIDE

C’est en 1968 que Beistegui conçoit cette pyramide de briques roses inspirée de celle de Caïus Cestius à Rome.

Tente tartare Groussay
Tente tartare parc Groussay © DR – Château de Groussay

Les folies au XVIIIe siècle

Folie, du latin folia(feuille) désignait depuis le Moyen-Age une résidence de campagne entourée d’un jardin arboré. – ce que les italiens de la Renaissance appellent villa. A partir de la Régence le terme désigne à la fois une demeure luxueuse et une «petite maison», où les gens fortunés, aristocrates ou non, recevaient leurs maîtresses et dans laquelle ils faisaient des «folies» .

Au XVIIIème et, plus tard, de la Révolution à la Restauration, le terme désigne de vastes jardins présentant diverses attractions ouvertes au public, des Vauxhalls, terme et concept importé d’Angleterre.

Interieur Tente tartare Groussay
Interieur Tente tartare parc Groussay © DR – Château de Groussay

La fabrique de jardin

Une fabrique de jardin est une construction à vocation ornementale prenant part à une composition paysagère au sein d’un parc ou d’un jardin.  Prenant les formes les plus diverses, voire extravagantes, elles évoquent en général des éléments architecturaux inspirés de l’Antiquité, de l’histoire, de contrées exotiques ou de la nature. Les premières fabriques apparaissent dans les jardins anglais au début du XVIIIème siècle et se répandent avec la mode des jardins Paysagers. De véritables parcs à fabriques voient le jour au cours des XVIIIème et XIXème siècles.

Pagode chateau de  groussay
Pagode chinoise parc de groussay © DR- Château de Groussay

Par leur disposition et leur succession, elles assuraient l’articulation des points de vue et ponctuaient les circuits de promenade. L’implantation des fabriques dans le jardin pouvait répondre à une simple recherche du pittoresque, mais le romantisme de la fin du XVIIIème siècle enrichit leur disposition d’une dimension philosophique. La succession des fabriques sur le parcours du promeneur devenait alors un support à la réflexion: cénotaphe, temple de la philosophie, ermitage, grotte.

Au-delà de leur aspect décoratif, l’aspect utilitaire de ces édifices fut souvent oublié par le temps. Pour cette raison, les fabriques de jardin furent parfois qualifiées de «bâtiments incompris».

intérieur pagode groussay
Intérieur pagode chinoise parc groussay © DR- Château de Groussay

On regroupe couramment les fabriques de jardin en quatre typologies pittoresques principales:

  • Les fabriques classiques: inspirées de l’antique, elles comportent les temples, rotondes ou colonnades à motifs antiquisants.
  • Les fabriques exotiques, qui s’inspirent des pays lointains. Ce sont les pagodes, portes chinoises, pyramides.
  • Les fabriques naturelles, qui reproduisent des dolmens, des grottes ou des rochers artificiels.
  • Les fabriques champêtres: chaumières, huttes, et reproductions d’architectures vernaculaires.

Selon l’importance des parcs, les quatre typologies cohabitent ou se succèdent dans le déroulement d’une promenade et la découverte du jardin.

En savoir plus:

http://www.chateaudegroussay.com/

 

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