La dynastie Francken

De la dynastie Francken ressort aujourd’hui un nom, celui de Frans II Francken (1581-1642) considéré comme un artiste hors norme. Ce contemporain de Rubens se démarque par son style raffiné et singulier, par la diversité des sujets abordés et par une production abondante qui inondera le marché anversois.

FRANS II FRANCKEN (Anvers, 1581-1642) L’Éternel Dilemme de l’homme : le choix entre le Vice et la Vertu, , 1633

Formé par son père Frans I, peintre d’église renommé, il affirme très tôt sa personnalité par son goût pour l’érudition : il multiplie ainsi les références à l’histoire, à la littérature voire même aux sources ésotériques. Son art délicat répond à la quête des bourgeois désireux de faire montre de leurs connaissances : le succès est immédiat.  Se met alors en place un atelier, véritable entreprise commerciale qui fait appel ponctuellement à des collaborateurs réputés comme Jan Brueghel mais qui emploie aussi et surtout ses frères et ses fils.

Frans II Francken, Tomyris, 1621 © Musée des Beaux-Arts de Dijon / Photo: François Jay

En Flandre, le mode d’apprentissage fondé sur la tradition médiévale des métiers et des corporations favorise la filiation artistique. La dynastie Francken c’est donc l’histoire de plusieurs générations d’artistes unis par les liens du sang et par un savoir commun. Si Frans I et Ambrosius I dévoileront leur talent dans la production de spectaculaires triptyques religieux, Hieronymus I accédera au titre prestigieux de peintre du roi de France. 

Chacun suit son propre chemin selon les propositions et les envies tout en bénéficiant d’une marque, celle des Francken !

Frans II Francken, Scène de sorcellerie, 1607 © Kunsthistorisches Museum de Vienne, inv. 1070

Cette exposition se concentre sur les membres les plus connus de cette dynastie. Chaque individu de la dynastie présenté dans l’exposition a des spécialités et des spécificités.

Hieronymus I (1540-1610)
Hieronymus I est un peintre de cour. Il part à Paris dès 1566 où il accomplit une brillante carrière au service des rois Henri III et Henri IV.

Hieronymus I Francken, (Herentals, ca 1543 – Paris, 1610), L’Adoration des bergers, 1585 – Paris, cathédrale Notre-Dame

Frans I (1542-1616)

Frans I s’impose comme peintre de retable à Anvers à partir de 1585. Il obtient d’importantes commandes de la part de l’Eglise avec son frère Ambrosius I.

Hieronymus II Francken, Cabinet d’amateur, 1621 © Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique / Photo: J. Geleyns – Art Photography

Ambrosius I (1544-1642)
Ambrosius I est un dessinateur et un collaborateur de l’atelier familial. Après son apprentissage chez Frans Floris, il voyage à Tournai et à Paris avant de s’établir à Anvers en 1577En 1581/1582, il occupe le poste de co-doyen puis de doyen de la guilde de Saint-Luc d’Anvers (guilde des peintres). Comme Frans I, c’est un peintre de retable, c’est-à-dire d’Eglise.

Frans II Francken (1581-1642), Cabinet de curiosités, 1619, huile sur bois, 56 x 85 cm, Anvers, Musée royal des beaux-arts. © Musée de Flandre, Cassel

Frans II (1581 – 1642)
Frans II apprend auprès de son père et de ses oncles. Il devient maître de la guilde de Saint Luc d’Anvers en 1605. Dix ans plus tard, il accède au titre de doyen. Il obtient rapidement de nombreuses commandes grâce à son talent.

Peintre d’église à ses débuts, il se tourne vers des formats plus adaptés à une clientèle bourgeoise et aristocrate, produisant beaucoup de tableaux aux thématiques variées. Il se consacre aux allégories et aux mythes, ainsi qu’aux petites toiles évoquant Marie. Il s’est également spécialisé dans les peintures de sorcières, comportant des références, cachées ou non, à l’occultisme, au néoplatonisme et à la démonologie. Il a également développé un nouveau genre: les cabinets d’art et de curiosités et les murs aux trésors.

Sa production et sa renommée occultent les autres
membres de la famille. C’est le plus connu de la dynastie Francken.

Musée de Flandre, 26 Grand’Place à Cassel.

Exposition jusqu’au 2 janvier 2022

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