Boissons onéreuses, le thé, le café et le chocolat donnent lieu à la constitution de services effectivement utilisés pour la consommation mais aussi à des pièces de collection, sans qu’il soit toujours possible de distinguer les différents usages. La taille des services est également variable et les pièces qui les constituent sont fabriquées au moyen de techniques multiples qui relèvent de l’orfèvrerie ou de la céramique.
En France, les édits somptuaires de 1699 et de 1709, qui limitent l’usage des métaux précieux, favorisent l’essor de la céramique et notamment de la faïence et de la porcelaine qui occupent une place grandissante dans la réalisation de cabarets (ensemble de petit déjeuner) pour le service des boissons exotiques. Tout au long du XVIIIe siècle, les innovations sont importantes et concernent aussi bien les décors, les techniques que les formes.
Certaines formes portent le nom de personnes telles Hébert, célèbre marchand-mercier, Calabre ou Bouillard, deux sociétaires de la manufacture de Vincennes. À Vincennes puis à Sèvres, les déjeuners se composent de pièces de formes diverses, « Hébert », « Bouillard », « litron »… qui sont mêlées. Ainsi, si une forme a bien été déclinée sur plusieurs objets, un gobelet et un pot à lait Hébert, par exemple, ces derniers ne seront pas nécessairement associés pour former un cabaret. La diversité des modèles est souvent choisie. Il n’y a pas de systématisme non plus dans le choix des anses et des couvercles que l’on peut retrouver sur des formes différentes.
D’autres dénominations sont plutôt descriptives telles le plateau carré en raison de sa forme, la tasse « litron », la tasse trembleuse et sa soucoupe ou encore le pot à lait tripode.
Au milieu du XVIIIe siècle, les manufactures commencent à décliner les tasses en plusieurs tailles : la plus petite est baptisée « mignonnette », la plus courante mesure 6 cm de hauteur. À la fin du siècle, les tasses se différencient selon le breuvage.
La tasse «trembleuse» s’emboîte dans le fond de sa haute soucoupe, ce qui la rend très stable. Elle est généralement pourvue d’anses et, parfois, d’un couvercle. Il semble qu’elle soit plutôt utilisée pour le chocolat.
La tasse « à la reine» ou à déjeuner dite aussi « gobelet à lait », tronconique et stricte, et sa soucoupe profonde ont été inventées par Sèvres pour le petit déjeuner du matin, sa particularité devait être de toujours garder le lait chaud. . Certaines sont sans anses et sans couvercle, d’autres sont pourvues d’une ou de deux anses et d’un couvercle.
La tasse dite « gobelet Calabre » est légèrement arrondie en sa base avec un bord supérieur un peu évasé.
La tasse « litron » appelée aussi « tasse carrée » , avec ou sans couvercle, est cylindrique, elle est égale en diamètre et en hauteur . C’est l’ancêtre de notre tasse à café. elle emprunte son nom et sa forme à un ancien récipient de mesure pour les liquides. Cette tasse apparaît à la manufacture de Vincennes en 1752
La tasse de forme « « étrusque » créée en 1786 pour l’usage de la reine Marie-Antoinette à la laiterie de Rambouillet.
L’Empire invente la tasse «jasmin», destinée au chocolat : légèrement évasée, sur piédouche, elle est ornée de griffes d’animaux et possède des anses enroulées plus hautes que la tasse.
La « tasse canard », minuscule, sert à tremper un sucre dans trois gouttes de café.
La tasse « filtrante » ou tasse à tisane est de grande taille et possède un filtre incorporé.
La tasse à bouillon, large et évasée, est, elle, pourvue d’un couvercle et de deux anses latérales.
Vers la fin du XIXème siècle est créé le modèle de la « tasse à moustache » avec un rebord à l’intérieur qui empêche le liquide d’atteindre la pilosité des buveurs portant la moustache.