Chrysanthèmes, dragons et samouraïs – La céramique japonaise du Musée Ariana

Le musée Ariana, édifice palatial construit par le collectionneur Gustave Revilliod à la fin du XIXe siècle abrite l’une des plus importantes collections de céramiques et de verres dans le monde, avec plus de 27 000 objets.

Avec près de 800 pièces, datant du milieu du 17e au début du 20e siècle, le Musée Ariana conserve l’une des plus importantes collections suisses de céramique japonaise. Le corpus se distingue par l’omniprésence et la foisonnante diversité des décors peints. Cette nouvelle exposition sur le thème du Japon en présente les plus remarquables pièces.

Assiette, Arita (Japon), 1670-1730 Photo Mauro Magliani © Musée Ariana, Ville de Genève

Entre influence étrangère et tradition, ces objets d’usage quotidien ou d’apparat, figurines et œuvres monumentales sont conçus en majorité pour le marché étranger. Depuis leur importation en Europe au 17e siècle jusqu’aux Expositions universelles du 19e siècle, ils n’ont cessé de fasciner les Occidentaux.

Brûle-encens, dit kōro Photo Mauro Magliani © Musée Ariana, Ville de Genève

Présenté pour la première fois dans son intégralité, cet ensemble permet de suivre l’évolution passionnante des techniques et des styles au pays du Soleil-Levant. Les principaux centres de production représentés offrent un vaste panorama de la céramique japonaise.

Dès votre arrivée dans le grand hall du musée, vous serez happés par les vases en porcelaine dépassant pour certains les deux mètres de haut, les potiches parées de dorures ou les grands plats décorés d’animaux mythologiques. Des dimensions qui conviennent alors parfaitement, en ce début de XVIIe siècle, aux cabinets de porcelaines et aux intérieurs baroques des grandes cours européennes.

Brûle-encens, Kutani, 1868-1890 Photo Mauro Magliani, © Musée Ariana, Ville de Genève

À cette époque, certaines formes et décors sont d’ailleurs commandés spécifiquement pour le marché occidental : la porcelaine, qu’on appelait aussi « l’or blanc », fascinait les Européens, d’où une exportation toujours plus active. L’exposition s’articule ainsi autour de l’évolution des différents styles (bleu et blanc, Imari, Kakiemon, Nabeshima, Satsuma ou Kutani) et des principaux centres de production de la céramique : celle-ci vous conduit d’abord du côté d’Arita, sur l’île de Kyushu, connue pour être la ville où des potiers coréens réussirent la première cuisson d’une porcelaine japonaise au XVIIe siècle, pour finalement vous emmener à Seto, où la production atteint une échelle industrielle, puis à Yokohama, ville portuaire qui concentre l’essentiel des exportations vers l’Europe comme les États-Unis.

Femme au paravent, Manufacture céramique Goraku (île de Kyūshū), Photo Mauro Magliani & Barbara Piovan © Musée Ariana, Ville de Genève

Vous y découvrirez également un ensemble remarquable de figurines en céramique, pièces d’exception qui illustrent la vie quotidienne et le folklore japonais, entre animaux légendaires ou satiriques et figures humaines. Une exposition qui atteste ainsi de la modernisation du Japon au milieu du XIXe siècle avec l’avènement de l’ère Meiji, la fin du système féodal et l’intensification des échanges internationaux dont la production de céramique porte encore aujourd’hui les traces.

Hichôzan Fukagawa, potiche, 1850-1870 Photo Mauro Magliani © Musée Ariana, Ville de Genève

En savoir plus:

Musée Ariana de Genève.

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