Jardinière en acajou et placage d’acajou estampillée B.Molitor, d’époque Consulat., vers 1797-1800
Caractéristique très reconnaissable du célèbre ébéniste: les pieds en jarrets. Celui-ci nous fait ici une magnifique démonstration de son art en sculptant dans un acajou massif, ces trois monopodes en ronde bosse terminés en griffes et à l’amorce en large feuille d’acanthe.
En leur sommet, le bac rond de la jardinière, en placage d’acajou, souligné de sa galerie ajourée en laiton, est agrémenté de son bassin en zinc.
Autre caractéristique chez Bernard Molitor: l’emploi d’un acajou massif de qualité exceptionnelle, témoigne de l’attention portée par ce dernier au choix des essences de bois.
La composition épurée de cette jardinière rejoint le caractère novateur de certains meubles effectués par Molitor au tout début de l’époque Consulat. Ses caractéristiques et l’abandon des bronze d’ornement, soulignent la continuelle recherche de nouvelles formes.
Bernard Molitor ( 1755 – 1833 ):
D’après Monelle Hayot: Bernard Molitor est un ébéniste luxembourgeois qui part tenter sa chance à Paris. Au XVIIIe siècle, la France est un véritable creuset des arts et de l’esprit. Il est l’un des derniers maître de la corporation a travaillé pour le roi. Artisan d’un monde de qualité, de fantaisie et d’élégance qui s’achève, il possède l’un des seuls ateliers que la tourmente révolutionnaire ne parviendra pas à abattre.
Il obtient de superbes commandes émanant du Directoire, de Napoléon, du roi Jérôme, de Westphalie et de collectionneurs privés dont le duc de Choiseul Praslin. Du directoire à la Restauration, il saura, tout en satisfaisant les caprices des modes éphémères, garder une manière originale. Ses sujets d’inspiration sont influencés par l’actualité, au moment du Retour d’Égypte, notamment, mais sa manière demeure Ancien Régime. L’ acajou massif, les bois précieux parent de leur beauté sans tapage les meubles les plus beaux. L’un des grands atouts de Molitor sera de savoir jouer de cette simplicité là.*
Le retour du goût à l’antique l’y aide, favorisant cette sobriété de bon aloi, qui caractérise sa production. De fait, il sera toujours plus à l’aise dans l’exécution de meubles en acajou ou en ébène, ornés de panneaux de lacques orientales, que dans les ouvrages de marqueterie.
La réussite de Bernard Molitor est indéniable et croissante en dépit de moment de crise aiguë. Elle a deux causes : artiste de talent il se double d’un homme d’affaires et d’un financier avisé.
