Plateau japonisant attribué. à L.-C. Sevin et F. Barbedienne à décor de riche paysage lacustre en émail cloisonné sur fond bleu et brun imitant l’Aventurine représentant un cours d’eau bordé de glycines, chrysanthèmes, pivoines, iris et roseaux, animé par des oiseaux et poissons. L’ensemble est encadré d’une frise à motif floraux. L’émail repose sur une magnifique monture en bronze aux quatre pieds à têtes d’éléphants surmontés de anses à lambrequins typiques de la Maison Barbedienne.
Biographie :
Louis-Constant Sévin (1821-1888) crée dès 1839 en tant que dessinateur, des objets d’orfèvrerie pour des maisons renommées telles Denière, Froment-Meurice et Morel. Pendant la Révolution de 1848, C. Sévin rejoint Morel à Londres et lui crée des pièces qui sont alors exposées à l’Exposition Universelle de 1851. Revenu en France, Constant Sévin travaille en 1855 pour le célèbre bronzier Ferdinand Barbedienne qui le nomme chef de ses décorateurs. L’œuvre de C. Sévin est considérable. Parmi ses deux mille dessins répertoriés, il réalise ceux destinés aux bronzes d’ameublement de l’hôtel de La Païva sur les Champs-Elysées.
Son talent est alors reconnu et à l’Exposition de Londres en 1862, il reçoit une médaille « pour l’excellence artistique des meubles qu’il a dessinés et qui sont exposés par Barbedienne ». Une médaille d’or en qualité de coopérateur lui est également décernée à l’exposition de l’Union centrale des Arts décoratifs de 1863. F. Barbedienne disait que la postérité se souviendrait des compositions de Constant Sévin. L’objet le plus extraordinaire créé par C. Sévin pour F. Barbedienne, fut une horloge monumentale en bronze doré de style Renaissance, de quatre mètres de haut, qui valut une médaille d’or et la légion d’honneur à son créateur à l’Exposition Universelle de 1878 à Paris. Cet incontestable triomphe perdura à l’Exposition Universelle de 1889.
Né en 1810, mort à Paris en 1892, Ferdinand Barbedienne créa et dirigea l’une des plus importantes fonderies d’art du XIXème siècle. En plus de sa propre production, il travailla pour les sculpteurs les plus renommés comme Clésinger, Carrier-Belleuse ou encore Guillemin. L’ensemble de sa production fut toujours hautement remarquée et sa personne constamment honorée par la critique contemporaine, notamment en le comparant, à l’Exposition Universelle de 1878, à “un prince de l’Industrie et au roi du bronze”. Il y reçut le Grand prix de l’Exposition Universelle et 28 médailles de collaborateurs. Sa gloire ne tarit pas avec les années, puisqu’à l’Exposition Universelle de 1889, les critiques remercièrent Barbedienne de servir de maître aux autres bronziers, par la qualité toujours exemplaire de ses bronzes.