"Les chardons” (1960)
Huile sur toile signée en bas à gauche, titrée et notée 33.60 au dos
H : 38 cm x L : 46 cm
Biographie de l’artiste :
Pierre Théron naît en 1918 à Nérac. En 1925, il arrive avec sa famille à Bordeaux, où son père a été nommé commandant du port, et y fait la découverte de la vie portuaire, essentielle dans son œuvre. En 1936, il entre à l’école desbeaux-arts de Bordeaux, où il devient l'élève de Roganeau, et de René Buthaud. En 1942, il intègre les Beaux-Arts de Paris. Ses maîtres sont deux éminents peintres bordelais : Jean Dupas et André Lhote. Auprès de ce dernier, il apprend la construction du tableau. Il gardera toujours le sens des compositions solides, l’art de donner une architecture à une image. « Je suis un constructeur », aimait-il à répéter. Après 1945, son style évolue : il passe de paysages réalistes à des images relevant d’une sorte de « réalité poétique ». Une nouvelle manière s’affirme, plus âpre et sans concessions, sombre malgré des couleurs crues. Une manière qui l’inscrit pleinement dans l’Ecole de Paris de l’après-guerre. Dans les années 1950, Pierre Théron est parisien autant que bordelais. Il expose dans divers Salons et l’Etat lui achète des toiles. En 1957, il reçoit le Grand prix des beaux-arts de la Ville de Paris. Enorme travailleur, il se partage entre des tableaux de chevalet, qu’il vend à une clientèle d'amateurs, et des commandes de grands décors. Il crée aussi de nombreux cartons de tapisserie pour Aubusson. Une partie de son travail, sous le règne du « un pour cent artistique dans les constructions publiques » (mis en place en 1951), sera consacrée à démarcher des administrations et participer à des appels d’offres, faisant de lui l’un des principaux contributeurs de ce dispositif en France. Son premier chantier d’envergure sera bordelais. En 1950, la SAFT lui confie la réalisation de décors évoquant les travaux et les jeux de l’Aquitaine. En deux ans, l’artiste achève près de 200 mètres de peintures, imprégnées des leçons modernistes d’André Lhote, mais aussi des primitifs italiens. Les vigoureuses esquisses à la gouache que Théron brosse dans les années 1950 semblent montrer un tempérament de feu. Or l’homme ne donnait nullement dans le mythe de l’artiste bohème. Grand monsieur toujours élégant, courtois, calme et mondain, il était aussi incroyablement méthodique, numérotant ses toiles avec précision. A la fin des années 1960, Théron connaît la consécration avec une commande pour le décor de la Maison du Paysan, ambitieux building qui faisait la fierté de Chaban-Delmas, alors premier ministre. Il dote le bâtiment d’une mosaïque extérieure, de tableaux et de grandes tapisseries. Les décennies qui suivront lui seront moins fastes. Il incarne une période - les années cinquante - qui tombe en disgrâce. Ni classique dans une ville qui aime le XVIIIe siècle, ni contemporain, il est dédaigné des nouveaux connaisseurs qui ne jugent que ses productions récentes et ignorent l’artiste qu’il fut auparavant. Une revanche posthume viendra au début du XXIe siècle, avec plusieurs expositions, la reconnaissance de nombreux collectionneurs et celle du Musée d’Art Contemporain de Bordeaux qui a exposé ses puissantes gouaches à sujets industriels.





























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