"BLAAS Eugen Alfons de, Gouache et aquarelle"

Eugen de Blaas est un artiste italien d'origine autrichienne, spécialisé dans la peinture de genre, le portrait féminin ou les paysages dans un style mêlé de réalisme et de romantisme.

Né dans la province de Rome, il s'installe à Venise dans sa jeunesse, son père ayant été nommé professeur à l'Académie des Beaux-Arts de la Sérénissime. Il apprend le métier auprès de son père, peintre d'histoire et de fresques, mais également en fréquentant les Académies de Rome, de Vienne et de Paris. Il voyage en Belgique, en France et se fixe untemps en Angleterre. Entre 1875 et 1892, il expose à la Royal Academy de Londres, à la Grafton Gallery et à la New Gallery.

Considéré comme un représentant majeur de la peinture de figures du XIXème siècle, il excelle dans le portrait féminin et notamment dans la représentation de séduisantes porteuses d'eau. Paola Prina, son épouse, lui servait souvent de modèle. A travers ses scènes vénitiennes, il s'ingénie à introduire de subtiles jeux de séduction entre hommes et femmes.

La qualité de ses œuvres lui vaut d'être exposé au sein de nombreuses collections privées et parmi de nombreux musées : Vienne, Venise, Trieste, Melbourne, Sydney, Nottingham ou Leicester.



Ce dessin de grande taille, brossé à la gouache et à l'aquarelle, est une étude pour la composition intitulée Confidences, une huile sur panneau, réalisée en 1885 et passée en vente chez Christie's le 4 décembre 2002.
Exit le jeune homme en arrière-plan, notre dessin est ici recentré sur la porteuse d'eau et son amie, représentées devisant et complotant, toutes émoustillées par le regard intéressé du jeune Vénitien ici absent. Les poses et attitudes des italiennes sont très similaires dans les deuxversions. Mais subsistent des variations dans le dessin des plis, le choix des teintes ou certains détails, comme la position inversée des mains entrelacées de la porteuse d'eau.
La composition dynamique se concentre sur l'interaction des deux comparses, fixée dans un instantané photographique qui illustre leur connivence. Elles semblent emportées et enlacées dans une chorégraphie où l'une ne peut s'empêcher de jeter un œil en arrière tandis que l'autre affiche une mine rougie et réjouie doublée d'un air mutin.
La palette du peintre passe du vert au bleu, de l'ocre au rosé et s'illumine de plages blanches qui rehaussent les bas et les jupons de ces demoiselles. La porteuse d'eau, au centre de toutes les attentions, hérite d'un halo blanc autour de sa tête, détail typique de la manière de l'artiste dans ses esquisses.
La composition laisse au spectateur un sentiment enjoué, mêlé de fraîcheur et d'ingénuité.