Paire de landiers

en fonte de fer et fer ouvragé reposant sur des pieds composés de socles supportant des lames stylisées et enroulées à décor de boutons de fleurs et de plumes, l'élévation ornée de pignes et de crochets figurant des coquilles Saint-Jacques et sommée de supports. 
Travail régional du XIXème siècle réalisé dans le goût du XVème siècle.
Haut : 104 cm / larg : 41 cm / prof : 81 cm
(on leur joint une pince et une pelle en fer, long : 100 et 103 cm)

Nommés "landey" en Gascogne et dans le bordelais, "lander" en Bretagne, "landiei" en Limousin, cet ustensile, qui remonte au moins au XIIIème siècle, est généralement appelé "landier" en France.
Sa taille importante le rendait indispensable afin de tenir en équilibre les bûches, les troncs et les fagots dont on garnissait autrefois les grandes cheminées.
Si, toutefois, le nom de landier s'est généralisé, le véritable nom de cet ouvrage est hastier, ainsi décrit dans le Havard : "… armé de crochets et souvent terminé à son sommet par une sorte de réchaud, qui servait à deux fins ¹ et portait, avec les broches à rôtir, les casseroles où mijotaient les ragoûts" (je joins la reproduction de la gravure illustrant l'article), casseroles ou pots en terre vernissée…
Le nom vient de la "haste, ou broche, qu'ils étaient chargés de porter sur les crochets dont ils étaient pourvus" (idem).
Le landier, dépourvu de crochets, servait donc au chauffage des pièces d'habitation, alors que le hastier était utilisé dans les vastes pièces ou cuisines des châteaux médiévaux...

1) chauffage et cuisson. 

Sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, Bordeaux, ville étape portuaire, accueillait aussi bien les pèlerins venant par voie terrestre que ceux arrivant par bateaux depuis l'Angleterre, la Bretagne et la Normandie. 
Trois monuments bordelais sont emblématiques des différentes époques de l'histoire du voyage vers Compostelle : 
- la basilique Saint-Seurin, mentionnée dans le Codex Calixtinus (XIIème siècle) comme une étape majeure grâce à ses reliques, 
- la cathédrale Saint-André qui devint à partir du XIIème siècle un point d'arrêt important pour les pèlerins, renforçant ainsi son rôle spirituel et institutionnel, 
- la basilique Saint-Michel, représentative de l'époque moderne, qui conserve un lien vivant avec le pèlerinage grâce à sa chapelle dédiée à Saint-Jacques et à sa confrérie. 
Il n'est donc pas étonnant de trouver dans la région ce type d'ouvrages ou autres objets d'art, sculptures... de toutes époques ornés des attributs du Saint.