À cette époque, la France était le principal représentant de la mode et des arts en Europe, et les modes provenaient de la cour de France elle-même, comme en témoignent les vêtements exposés dans ces portraits. Le gentilhomme est représenté vêtu d'un habit roux brodé de fils d'or, d'une cravate en dentelle blanche et d'un riche manteau de velours cramoisi, volontairement retourné en haut pour révéler sa doublure en soie violette. La belle jeune femme, dont le visage est peint d'une palette claire et fraîche, porte une robe ornée de broderies dorées sur le corsage et d'une imposante broche en diamant noir. Elle est également dotée de larges manches ballon froncées, ornées de dentelle et nouées d'un rang de perles. Elle porte également un luxueux manteau de velours bleu azur, noué à l'épaule par une broche ornée de perles et d'un imposant diamant, lui aussi volontairement plié pour révéler sa doublure brodée d'or véritable. Ses joues sont rosées et ses lèvres rouges : un style en harmonie avec celui de Versailles. La multitude de tissus coûteux qui les entourent souligne leur statut social.
Ces œuvres, réalisées avec brio, créent un impact visuel puissant. L'artiste fait preuve d'une grande maîtrise dans le rendu des tissus somptueux, l'utilisation de couleurs vives et le réalisme des visages.
Le couple est très probablement marié, compte tenu des conventions du portrait de l'époque, où l'homme est placé à gauche (et incliné vers notre droite) et la femme à droite (et incluse à notre gauche).
Ces portraits se distinguent par leurs magnifiques cadres originaux sculptés et dorés ; ce sont de véritables œuvres d'art.
Nicolas de Largillierre fut baptisé à Paris en 1656. Sa famille s'installa à Anvers alors qu'il avait environ trois ans. Après un voyage à Londres, son père lui organisa un apprentissage auprès de l'artiste flamand Anton Goubau. Il quitta néanmoins la ville à dix-huit ans et retourna en Angleterre, où il se lia d'amitié avec Sir Peter Lely et fut employé par lui pendant quatre ans à Windsor, dans le Berkshire. Durant cette période, Largillière travailla également sous la direction du peintre italien Antonio Verrio.
Ses œuvres suscitèrent l'intérêt de Charles II, qui souhaita garder Largillière à son service. Cependant, il finit par retourner à Paris, où il fut chaleureusement accueilli par le public en tant que peintre.
Lors de son accession au trône en 1685, Jacques II rappela Largillière en Angleterre et lui offrit le poste de conservateur des collections royales. Il peignit ensuite les portraits du roi, de la reine Marie de Modène, et du prince de Galles, Jacques François Édouard Stuart.
Largillière devint directeur de l'Académie royale de peinture et de sculpture de Paris en 1738 et le resta jusqu'en 1742.
Dimensions : Hauteur 106 cm, largeur 91 cm, profondeur 9,5 cm (encadré) (Hauteur 106 cm, largeur 93 cm, profondeur 9,5 cm (encadré))