Pierre-Eugène Clairin – Paysage animé au pont – Huile sur toile - Signé

Huile sur toile de bonne taille, de style postimpressionniste. On y voit un paisible paysage où une rivière tient le rôle principal. Une barque chargée de 3 personnage navigue sur ses eaux miroitantes.
Le centre du tableau est occupé par un pont, seul élément qui laisse penser que la scène a été captée à une époque assez récente, probablement autour de 1960.
La rivière est bordée par un chemin de terre. Sur la rive on voit un homme portant une casquette, et un baigneur. D’autres personnages évoluent plus loin. Des collines et une cheminée d’ancienne usine occupent l’arrière-plan, devant un large ciel bleu.
Les couleurs sont vives, et la touche, légère et rapide, montre clairement les influences de la peinture de la fin du XIXe siècle.

L’œuvre est signée en bas à droite. Elle est en très bon état. Elle est proposée dans un beau cadre moderne de style ancien, en bois stuqué et doré, lui aussi en très bon état.

L’artiste
Pierre-Eugène Clairin (1897–1980) fut un peintre, illustrateur, graveur et résistant français dont la vie hors du commun forgea une œuvre à double visage : profondément enracinée dans les paysages français d’une part, orientaliste d’autre part.

Né à Cambrai le 14 mars 1897, fils d’un officier et d’une mère d’ascendance anglo-américaine, il fit ses premières études en Angleterre avant de rejoindre l’atelier de Fernand Cormon à l’École des beaux-arts de Paris en 1913.
La Première Guerre mondiale interrompt ses études : engagé dans la cavalerie puis dans l’Armée de l’air dès 1915, il devient pilote de guerre et est décoré de la Croix de guerre, de la Médaille militaire et de la Légion d’honneur.
Démobilisé en 1919, il rejoint l’atelier de Paul Sérusier à l’Académie Ranson, où il rencontre Maurice Denis et Édouard Vuillard, qui l’initient à la gravure et à la lithographie.

Clairin découvrira la Bretagne, plus précisément Pont-Aven, en 1919, séjournant dans l’atelier de Gauguin à Lezaven grâce à Sérusier. Il exposa des paysages bretons dès le Salon d’automne de 1921 à la galerie Druet. En 1929, il remporta le prestigieux Prix Abd-el-Tif, intégrant la peinture nord-africaine de l’école d’Alger. Cette récompense lui permit de séjourner deux ans à la villa Abd-el-Tif, prolongeant ses voyages au Maroc et dans le Sud algérien jusqu’en 1934.

A son retour en France, il s'installe à Saint-Loup-de-Naud en Seine-et-Marne. Il réalisa notamment pour l’Exposition universelle de 1937 des décorations pour les pavillons de l’Île-de-France et du Vatican, ainsi que pour le Conservatoire national de musique, qui lui valurent une médaille d’or. Mobilisé en 1939, démobilisé en 1940, il participa activement à la Résistance, organisant un réseau dans la Brie.

Après-guerre, il mena une carrière internationale, notamment aux États-Unis en 1946 où il donna des conférences et collabora avec Albert Camus—dont il avait fait la connaissance à Alger dès 1929. Il illustra plusieurs œuvres de Camus et de Henry de Montherlant en 1950. Il reçut le Grand Prix de l’Île-de-France en 1957.
Dès les années 1960, il se consacra principalement à la peinture en Île-de-France et à Pont-Aven. Élu à l’Académie des beaux-arts en 1967 et président de la Société des peintres-graveurs français en 1970, il termina sa vie au retour d’une exposition à Pont-Aven à l’été 1980.

Clairin développa une esthétique mêlant l’héritage nabi, le pont-avennisme, et une sensibilité japonisante. Paul Sérusier le considérait comme son successeur spirituel, louant en lui la continuation ordonnée d’une tradition artistique héritée.
Ses œuvres françaises — paysages de Bretagne, scènes domestiques, paysages d’Île-de-France — combinent une perception lyrique de la nature à une précision technique. Ses huiles sur toile offrent des atmosphères paisibles de paysages vallonnés de Bretagne ou Normandie, témoignant de son talent pour capter l’intimité des lieux français.

Œuvre visible à la galerie (07240)
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