Comment ne pas être touché par la douceur de ce visage angevin ? Le pinceau souple et le coloris délicat renvoient à l’art des maîtres de la peinture française du Grand Siècle, au premier rang desquels Philippe de Champaigne. En effet, la quiétude expressive que l’on observe sur le visage de l’Enfant et une certaine retenue chromatique peuvent évoquer son univers. Mais les peintres français ayant pu brosser ce divin visage sont nombreux. Même si l’art des frères Le Nain, de Valentin de Boulogne, de Simon Vouet, de Claude Vignon, d’Eustache Lesueur, de Laurent de La Hyre ou encore de Jacques Stella diffère, et leurs techniques se distinguent, certains traits les rapprochent indéniablement. Et aujourd’hui personne n’hésite devant un tableau anonyme à le déclarer français quand il présente ces similitudes. Notre peintre a su saisir l'être profond de son modèle, conférant à son portrait une fonction méditative. Seul un artiste talentueux a pu brosser ce visage juvénile sur lequel on perçoit une grande intériorité.
Le divin visage est serti dans un cadre en bois sculpté et doré d’époque Louis XIV.
Dimensions : 24 x 18 cm – 40 x 36 cm avec le cadre
Bibliographie :
- MILOVANOVIC, Nicolas, Catalogue des peintures françaises du XVIIe siècle du musée du Louvre, Gallimard Louvre éditions, 2021
- MEROT, Alain, La Peinture française au XVIIe siècle, Gallimard Electa, 1994
- HILAIRE, Michel, RAMADE, Patrick, Grand Siècle, Seuil RMN, 1993
- MAC ALLISTER JOHNSON, William, Les Peintres du roi 1648 – 1793, catalogue d’exposition, RMN 2000
- BAJOU Thierry, La peinture à Versailles XVIIe siècle, Réunion des Musées Nationaux 1998
- Ouvrage collectif, Philippe de Champaigne 1602 – 1674, Entre politique et dévotion, RMN, 2007
- KAZEROUNI Guillaume, Les Couleurs du ciel, peintures des églises de Paris au XVIIe siècle, catalogue d’exposition, Paris Musées, 2012