Le tableau représente un paysage brumeux au lever du jour, typique de la région de la Dombes. La composition met en avant un étang calme, où se reflètent des arbres élancés et effilés, baignés dans une lumière dorée et diffuse. Le soleil, à peine voilé, illumine la scène d’une clarté douce et enveloppante, accentuant l’atmosphère paisible. Les couleurs dominantes sont des tons ocre, beige et gris, traduisant la fraîcheur et l’humidité matinale. Girin privilégie une touche légère et vaporeuse, qui suggère plus qu’elle ne décrit, donnant au paysage une dimension poétique et presque onirique. L’absence de personnages humains renforce le sentiment de tranquillité et d’intemporalité, et invite le spectateur à contempler la beauté silencieuse de la nature au petit matin.
David-Eugène Girin entre à l’École des Beaux-Arts de Lyon en 1864 et intègre aussitôt la classe de Joseph Guichard. Il expose au Salon des scènes de genres et peint aussi des natures mortes et notamment des fleurs. C’est en 1887 avec la toile Le Matin qu’apparaît alors un changement définitif, l’artiste connu pour ses peintures de genre s’adonne désormais exclusivement au paysage et aux scènes de plein-air. Sa solidité financière lui permet de voyager partout en France et lui offre une diversité de sujets à traiter. David Girin renouvelle également sa palette, et sa manière. Il conjugue un dessin puissant et sobre à une palette composée de nuances de terres claires, de blancs colorés.