Anton Raphaël Mengs (attr.), Jeune Mère Et Son Fils, Vers 1770

Raphaël Mengs (attribué à), Jeune mère et son fil, dessin au trois crayon sur papier, vers 1770

La scène est touchante. Le regard rêveur de la jeune mère s'accorde avec celui paisible mais narquois de son fils, déjà vêtu comme un homme d'importance, surgissant de ce qui serait presque un rideau de théâtre. Mais il s'agit ici d'un instant naturaliste emprunt de tendresse, et d'acceptation du cours de la vie et des âges. Les livres posés sur la table, près de l'encrier, sont les symboles d'un destin sérieux qui attend désormais le garçon. 

Nous attribuons ce dessin à Raphaël Mengs par une analyse stylistique à laquelle s'accorde tous les caractéristiques du dessin : la ligne précise, délicate et légère, les rapports d'utilisation de la sanguine et du fusain, typique de l'auteur. Les physionomies, les visages, leur grâce et leur regard tendre mais soutenu, sont également dans le plein de style de Mengs. Les costumes des personnages nous placent dans le troisième quart du XVIIIe siècle. 

Anton Raphaël Mengs (1728 - 1779) est l'un des plus illustres peintres allemand du XVIIIe siècle. Sa renommée est immense dans toutes les cours européennes. Premier peintre de l'électeur de Saxe et roi de Pologne, Frédéric-Auguste III, Mengs s'établit durablement à Rome où il dirige l'Académie de peinture du Capitole. Affairé à des commandes romaines, décors de palais et d'églises, il peint également pour le roi d'Espagne Charles III à Madrid. Raphaël Mengs meurt à Rome dans la gloire. Ses oeuvres sont aujourd'hui dans les plus grand musées, héritiers des collections princières et royales : à Capodimonte à Naples, aux Offices de Florence, à l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, au Prado de Madrid, au Kunsthistorisches Museum de Vienne, au Louvre, passim.