L’Etoffe de ma garde-robe

Le Musée la Toile de Jouy présente une exposition sur la mode et la Toile de Jouy intitulée « L’Etoffe de ma garde-robe, Indiennes, toiles peintes, Toiles de Jouy dans la mode du XVIIIe siècle à nos jours ». Cette rétrospective révèle l’incroyable diversité des motifs imprimés pour les modes vestimentaires illustrée par les tissus des manufactures françaises, et celle de Jouy-en-Josas en particulier, pour l’habit quotidien comme la tenue d’apparat.

L’exposition se donne pour ambition de montrer l’application et la réinterprétation des motifs textiles sur près de quatre siècles. Le Musée a sélectionné plus de cinquante pièces issues de ses archives et de ses collections, ou provenant d’autres institutions comme le Musée de l’impression sur étoffes de Mulhouse ainsi que de collections privées.

« Elle met en lumière une robe à l’anglaise du XVIIIe siècle que vient d’acquérir l’Association des Amis du Musée la Toile de Jouy » souligne Charlotte du VivierLebrun, directrice du Musée de la Toile de Jouy.

Elle s’ordonne autour de quatre thèmes principaux : – les décors provenant des Indes – la mode des fleurs et jardins exotiques – les motifs géométriques et cachemires – la Toile de Jouy revisitée par nos contemporains. Des créations d’Oberkampf jusqu’aux vêtements de couturiers créateurs actuels : Cécile Christies, Carven, MaxMara, Cateslbajac, Hermès notamment – l’inventivité de la manufacture de Jouy se retrouve jusque dans le prêt-à-porter.

Entre le luxe et l’ordinaire, depuis les très belles indiennes d’importation aux toiles peintes, les cotonnades ont contribué au phénomène de la mode. Relayée par l’industrie textile cherchant à renouveler fréquemment sa production, l’évolution technique et stylistique des motifs participe à l’essor d’une clientèle avide de nouveautés.

La manufacture de Jouy-en-Josas, fondée en 1760 par Christophe-Philippe Oberkampf (1738-1815), s’est imposée parmi les manufactures européennes et étrangères. Les toiles de coton suscitent l’engouement des consommateurs appréciant sa solidité, sa légèreté et ses coloris. Visionnaire, Oberkampf a toujours accordé une attention particulière à la création des motifs de ses tissus. S’inspirant d’abord du goût pour les étoffes provenant des Indes, il développe ensuite des sujets illustrant des jardins exotiques et luxuriants ou simplement des fleurs des champs. À la fin de l’Ancien Régime, il lance de nouveaux dessins radicalement différents : des rayures, zébrures et losanges étonnamment modernes.

Les toiles figurant des scènes à personnages apparaissent à partir des années 1770. Évoquant des décors champêtres ou des évènements de la société de l’époque, elles sont les plus connues du public d’aujourd’hui malgré une production nettement plus faible que celle des indiennes. Christophe-Philippe Oberkampf n’imaginait pas que la réimpression des scènes figuratives à la fin du XIXe siècle donnerait naissance au terme éponyme « Toiles de Jouy » et gagnerait les podiums des grands couturiers.

En savoir plus:

MUSÉE DE LA TOILE DE JOUY

Jusqu’au 23 février 2020

jouy-en-josas-tourisme.fr

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