“Jean Baptiste Perronneau, un portraitiste de génie dans l’Europe des Lumières

Depuis 1860, le musée des Beaux-Arts d’Orléans, parallèlement aux dons et legs dont il a bénéficié, n’a cessé d’acquérirdes œuvres de Perronneau, jusqu’à l’achat en juin 2016 d’un chef-d’œuvre du portrait au pastel, le Portrait d’Aignan-Thomas Desfriches, amateur d’art orléanais, ami du peintre et fondateur du musée des Beaux-Arts.

Jean-Baptiste Perroneau,
Portrait de Charles Lenormant du Coudray
en tenue de chasseur, 1747,
MBA d’Orléans

À la suite à cet achat d’exception, le musée rend hommage à Jean-Baptiste Perronneau, personnalité artistique singulière, exemplaire, exigeante et en lui consacrant sa première rétrospective.

Soixante-dix portraits au pastel et à l’huile, provenant de collections publiques et privées, viennent enrichir l’ensemble de dix-huit portraits de cet artiste conservés au musée. L’un des enjeux de l’exposition consiste à restituer l’œuvre de Perronneau dans son siècle, au moment du plus extraordinaire engouement pour le portrait au pastel jamais connu. Cet objet s’harmonise au mieux avec les intérieurs et reflète, avec l’image du modèle, son goût du brillant, de l’éclat et de l’apparente facilité.

Pastels et huiles de Perronneau côtoieront dans l’exposition, comme chez leurs commanditaires du temps, des œuvres picturales des maîtres anciens, des œuvres de peintres et de sculpteurs contemporains de l’artiste, ainsi que des objets des arts décoratifs, tous susceptibles d’expliciter et d’éclairer son art du portrait. L’exposition reconstitue également les réseaux de sociabilité tissés par le peintre de l’Académie royale de peinture et de Sculpture de Paris, durant sa carrière (1744-1782), depuis les fulgurants débuts à Paris (1744-1756) marqués par sa réception à l’Académie en 1753, jusqu’aux voyages nécessaires qui lui feront aborder les villes de France et d’Europe muni de solides recommandations.

Parmi les liens que noue Perronneau avec les amateurs, nourrispar un même amour de l’art, la longue amitié avec Desfriches tient une place à part et fait souvent d’Orléans, ville de sociabilité raffinée, cultivée et érudite, un centre d’où le portraitiste rayonne tantôt vers Lyon, tantôt vers Bordeaux et l’Espagne, avant de faire d’Amsterdam un port d’attache et de départ vers les villes hanséatiques ou vers Saint-Pétersbourg et Varsovie.

Au XVIIIe siècle, la vogue sans précédent du portrait, notamment au pastel, est dominée par deux grandes figures: Maurice Quentin Delatour et Jean-Baptiste Perronneau. Reçu à l’Académie en 1746, Perronneau excelle dans ce genre, sachant donner à ses portraits l’impression qu’ils sont réalisés dans l’instant. Il devient ainsi l’un des peintres favoris du public du Salon du Louvre où sa rivalité avec Delatour va s’afficher pendant plus de vingt ans. Perronneau se rend dans les grandes villes françaises et les capitales étrangères à la rencontre d’une clientèle appartenant aussi bien à la grande aristocratie qu’au monde du négoce ou à celui des arts. Ses portraits illustrent la société d’un monde des Lumières en mouvement.

En savoir plus:

http://musees.regioncentre.fr

Musée des Beaux-Arts d’Orleans,

Exposition du 17 juin au 17 septembre 2017

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